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Noël orthodoxe avec Olga Peretyatko

Lausanne
Opéra
01/06/2017 -  
Airs de Mozart, Rimsky-Korsakov, Glinka, Rachmaninov, Bizet, Bellini, Rossini
Olga Peretyatko (soprano), Giulio Zappa (piano)


(© Daniil Rabovsky)


Olga Peretyatko est une habituée de l’Opéra de Lausanne. La soprano russe s’y est produite pour la première fois en 2010, dans le rôle de Desdémone de l’Otello de Rossini. Puis sont venus le rôle-titre d’Alcina, Gilda de Rigoletto et Adina de L’Elixir d’amour, avant une prise de rôle mémorable dans La Traviata. Au fil du temps, la chanteuse est devenue une star du belcanto, mais elle n’en reste pas moins fidèle à Lausanne, où l’attend une autre prise de rôle importante en 2018, dans La Somnambule de Bellini.


Pour le Noël orthodoxe, Olga Peretyatko est revenue à Lausanne, pour un récital cette fois, avec son pianiste de prédilection, Giulio Zappa. Le programme a été l’occasion, pour le public, de se faire une idée de son répertoire actuel. La soirée a débuté avec Mozart : après un « Non mi dir » (Don Giovanni) quelque peu maniéré, la soprano s’est lancée avec aplomb et assurance dans les vocalises de « Martern aller Arten de L’Enlèvement au sérail, un opéra qu’elle vient de chanter à Zurich et à Paris. Les spectateurs ont été immédiatement séduits par son timbre délicat, son émission lumineuse et limpide ainsi que sa maîtrise technique. Puis la partie russe du programme a vu l’interprète se fondre dans son élément, avec pour point culminant une émouvante Vocalise diaphane et lumineuse de Rachmaninov.


Après l’entracte, Olga Peretyatko a abordé le répertoire français – une nouveauté pour elle – avec deux airs de Bizet (Les Pêcheurs de perles et Vasco de Gama). La diction est plutôt bonne, même si encore perfectible. La soirée s’est terminée par des airs belcantistes, la marque de fabrique d’Olga Peretyatko. Le célèbre « Casta Diva » de Norma est chanté avec beaucoup d’intelligence, mais non sans une certaine application aussi, d’où le sentiment que la chanteuse est plus à l’aise dans le registre léger que dans les emplois dramatiques. L’air de Corina du Voyage a Reims de Rossini a fait ressortir une certaine absence de couleurs. En revanche, le périlleux « Bel raggio lusinghier » de Semiramide a démontré l’aisance dans l’extrême aigu. Un programme varié et coloré qui a mis en valeur les qualités vocales de la chanteuse, mais qui a manqué quelque peu d’émotion, l’artiste ayant donné l’impression de surtout chercher à émettre de beaux sons, au détriment de la profondeur de l’incarnation. Mais il est vrai qu’il est difficile en récital de donner chair à des personnages en trois minutes par air. On relèvera aussi la belle complicité entre la chanteuse et son pianiste, qui s’est révélé un accompagnateur attentif, délicat et sensible. Le public lausannois a salué le programme par une ovation débout.



Claudio Poloni

 

 

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