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Festif

Liège
Opéra royal de Wallonie
12/20/2016 -  et 22, 23, 27, 29, 30*, 31 décembre 2016 (Liège), 7 janvier 2017 (Charleroi)
Jacques Offenbach: Orphée aux Enfers
Papuna Tchuradze (Orphée), Jodie Devos (Eurydice), Alexise Yerna (L’Opinion publique), Pierre Doyen (Jupiter), Thomas Morris (Pluton, Aristée), Natacha Kowalski (Cupidon), Julie Bailly (Vénus), Sarah Defrise (Diane), Frédéric Longbois (John Styx), André Gass (Mercure), Laura Balidemaj (Junon), Alexia Saffery (Minerve), Yvette Wéris (Fortune), Sylviane Binamé (Cérès), Chantal Glaude (Pomone), Palmina Grottola (Flore) Marc Tissons (Mars)
Chœurs et Maîtrise de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Cyril Englebert (direction)
Claire Servais (mise en scène), Dominique Pichou (décors), Jorge Jara (costumes), Gianni Santucci (chorégraphie), Jacques Chatelet, Olivier Wéry (lumières)


(© Lorraine Wauters/Opéra royal de Wallonie)


L’année s’achève à l’Opéra royal de Wallonie sur le festif Orphée aux Enfers (1858) imaginé par Claire Servais il y a dix ans. La mise en scène s’écarte de l’esprit originel du genre, charge subversive et corrosive contre la haute société à l’époque d’Offenbach. Voilà, en effet, un spectacle bon enfant et fantaisiste, calibré pour le public de cette salle. Minimale, la note d’intention reflète l’absence de concept fort. Le premier tableau exploite, pourtant, une idée intéressante : Eurydice travaille comme concierge dans l’opéra où joue Orphée, son violoniste de mari. Le dernier peine à convaincre : décousu et agité, prétexte pour conclure avec des French cancans à la queue leu-leu, il montre Jupiter se prenant pour le Roi Soleil. Entre les deux, une succession de scènes contrastées dont le ton, le rythme et les gags compensent le manque d’unité. Légèrement adaptés, les dialogues disséminent des clins d’œil et des jeux de mots plus ou moins savoureux – Jupiter rappelle une bière dont « les hommes savent pourquoi ». Ce spectacle rodé témoigne, en outre, du savoir-faire des ateliers de décors (Dominique Pichou) et de costumes (Jorge Jara) ; à noter également la contribution inutile et complaisante d’enfants qui viennent, à un moment, chanter ou jouer du violon. Cette reprise ne manque donc pas de verve mais d’impertinence.


Les artistes s’engagent avec enthousiasme mais la distribution procure peu de vertiges vocaux, à l’exception de l’Eurydice charmante et au caractère trempé de Jodie Devos, parfaitement taillée pour le rôle. Cette soprano à l’aigu aisé et à la ligne déliée évite de paraître trop hystérique, malgré sa défonce sur scène. Ses partenaires se distinguent surtout sur le plan théâtral : Pluton et Aristée probants de Thomas Morris, Jupiter bon chic bon genre de Pierre Doyen, John Styx à l’allure surnaturelle de Frédéric Longbois. Papuna Tchuradze affiche un accent prononcé en Orphée mais le ténor révèle un timbre séduisant et un chant peaufiné. Alexise Yerna campe une présentatrice de télévision semblable à Eve Ruggieri, manies horripilantes comprises. Par le ton et le jeu, cette figure incontournable à Liège n’a plus rien à prouver dans ce répertoire dans lequel elle excelle depuis longtemps. Natacha Kowalski, enfin, a la voix légère de Cupidon, Julie Bailly l’attitude provocante de Vénus, Sarah Defrise le tempérament vindicatif de Diane, autant de seconds rôles bien tenus. L’orchestre gagne en assurance et en beauté après un début d’Ouverture terne et indécis. Confronté aux caprices de tout ce petit monde, Cyril Englebert restitue avec compétence la finesse et l’élégance de cette musique. Et si ses troupes loupent la conclusion, trop molle, elles se rattrapent dans les French cancans répétés jusqu’à l’indigestion lors des saluts.



Sébastien Foucart

 

 

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