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Opéra des Nations
12/21/2016 -  et 22, 23, 26, 27, 28, 29*, 30, 31 décembre 2016, 3, 4, 5 janvier 2017
Giacomo Puccini : La bohème
Dmytro Popov*/Sébastien Guèze (Rodolfo), Nino Machaidze*/Ruzan Mantashyan (Mimì), Andrè Schuen*/Michael Adams (Marcello), Julia Novikova*/Mary Feminear (Musetta), Michel de Souza (Schaunard), Grigory Shkarupa (Colline), Alexander Milev (Alcindoro), Wolfgang Barta (Benoît), José Pazos (Parpignol), Aleksandar Chaveev (Le douanier), Dimitri Tikhonov (Le sergent)
Chœur du Grand Théâtre, Alan Woodbridge (préparation), Maîtrise du Conservatoire populaire de musique de Genève, Magali Dami, Fruzsina Szuromi (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Paolo Arrivabeni (direction musicale)
Matthias Hartmann (mise en scène), Raimund Orfeo Voigt (décors), Tina Kloempken (costumes), Tamás Bányai (lumières)


(© GTG/Carole Parodi)


En Suisse romande, les fêtes ne sauraient être plus contrastées dans le domaine lyrique. A l’exubérance et à l’entrain de La Vie parisienne à Lausanne fait écho, à Genève, une Bohème sobre et dépouillée. La Ville Lumière côté pile et côté face. Le metteur en scène Matthias Hartmann a choisi la simplicité pour illustrer le chef-d’œuvre de Puccini, comme pour mieux évoquer le dénuement de la vie de bohème. L’intrigue prend place dans un décor nu, rehaussé seulement de quelques accessoires, une chaise, un chevalet, un poêle, un lit, et délimité par deux parois mobiles en toile transparente, qui offrent de beaux jeux de perspective. Seul le deuxième acte est un peu plus animé, avec un Café Momus figuré par une structure sur trois étages décorée par de minuscules ampoules colorées. Les quatre artistes sont incarnés par de jeunes chanteurs qui ont l’âge et le physique du rôle, ce qui donne un côté réaliste au spectacle.


La sobriété de la mise en scène permet de se concentrer sur la musique et sur les voix. Une musique extrêmement bien servie par un Orchestre de la Suisse Romande des grands soirs, placé sous la baguette d’un Paolo Arrivabeni qui cisèle la partition en orfèvre : le chef italien fait entendre toute la richesse et les nuances de l’œuvre, dans un souci de précision et de finesse. La distribution vocale est dominée par la splendide Mimi de Nino Machaidze : si, au départ, la chanteuse semble trop maniérée et affectée pour le rôle, elle s’épanouit au troisième acte et allège son jeu pour rendre le personnage véritablement fragile et émouvant. Sa voix ample et lumineuse fait le reste. Son Rodolfo n’atteint malheureusement pas le même niveau : Dmytro Popov campe, certes, un poète fougueux, frais et juvénile, avec des accents passionnés et déchirants dans la voix, mais son timbre manque de couleur italienne, sa diction laisse à désirer et ses aigus sont souvent forcés. Le contraste est frappant avec le magnifique Marcello d’Andrè Schuen, qui est très investi dans son personnage et fait montre d’une voix bien timbrée et homogène sur toute la tessiture. Dommage qu’il soit flanqué d’une Musetta indigne, Julia Novikova aux aigus stridents et aux graves inexistants. On retient également le Colline bien chantant de Grigory Shkarupa, alors que le Schaunard de Michel de Souza se distingue avant tout par son entrain et son énergie. A la fin de l’ouvrage, lorsque Rodolfo lance ses deux cris de désespoir (Mimi ! Mimi !), les frissons parcourent la salle, signe que La Bohème garde tout son pouvoir sur un public jamais lassé d’entendre cet ouvrage si apprécié.



Claudio Poloni

 

 

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