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Les jeunes au sommet

Paris
Philharmonie
12/19/2016 -  et 15 (Aix-en-Provence), 17 (Bordeaux) décembre 2016
Giovanni Gabrieli : Canzone a tre cori (orchestration Bruno Maderna)
Henri Dutilleux : Tout un monde lointain...
Serge Rachmaninov : Symphonie n° 3, opus 44

Marc Coppey (violoncelle)
Orchestre français des jeunes, Dennis Russell Davies (direction)


M. Coppey


Ce devait être Truls Mørk, ce fut Marc Coppey. Ce devait être David Zinman, ce fut Dennis Russell Davies. Mais le violoncelliste français a dans les doigts le Concerto de Dutilleux, dont il a laissé un enregistrement. Quant au chef américain, il a été le prédécesseur de Zinman à la tête de l’Orchestre français des Jeunes. On n’avait donc rien à craindre du concert du 19 décembre, dont le programme restait inchangé, excepté, au début, une Canzone a tre cori de Gabrieli orchestrée par Bruno Maderna à la place de Rugby de Honegger. L’occasion, pour l’orchestre, de montrer d’emblée, l’homogénéité de ses pupitres.


Dans Tout un monde lointain..., Marc Coppey se garde de tout excès, privilégiant la clarté et la souplesse, à travers une sorte de lyrisme tempéré. Dès la cadence introductive, la rondeur de la sonorité, la noblesse racée du jeu inscrivent la partition dans un classicisme lumineux, d’ailleurs propre à une certaine tradition française. C’est ainsi que le violoncelliste exprime le mystère baudelairien, à l’unisson avec la direction de Dennis Russell Davies, suggestive et colorée, qui restitue toute la « sorcellerie évocatoire » propre à la poésie de l’auteur des Fleurs du mal. Données en bis, les deux premières Strophes sur le nom de Sacher, autre commande de Rostropovitch, s’enchaînent naturellement – et magnifiquement – au Concerto.


Composée aux Etats-Unis, la Troisième Symphonie de Rachmaninov reste éminemment russe par l’inspiration, exprimant sans doute l’irrépressible nostalgie de l’exilé, à travers la mélancolie du Largo, par exemple, ou la jubilation parfois presque frénétique de l’Allegro final. Dennis Russell Davies ne cherche nullement à pénétrer l’âme slave, il propose une lecture incisive, très architecturée, d’une irrésistible énergie, haute en couleur, sans le moindre pathos. La partition, du coup, s’affranchit de l’héritage tchaïkovskien et rejoint parfois les aspérités des « modernistes ». Elle tourne aussi le dos à un certain type d’interprétation véhiculé par beaucoup de chefs russes. De quoi confondre ceux qui voient en Rachmaninov un compositeur réactionnaire. Les jeunes sont superbes.


Le site de Marc Coppey
Le site de l’Orchestre français des jeunes



Didier van Moere

 

 

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