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Un Enlèvement sans sérail Zurich Opernhaus 11/06/2016 - et 11 (Zurich), 13 (Paris), 20, 26 novembre, 2, 9, 15, 18*, 21 (Zurich) décembre 2016 Wolfgang Amadeus Mozart : Die Entführung aus dem Serail, K. 384 Olga Peretyatko (Konstanze), Pavol Breslik (Belmonte), Claire de Sévigné (Blonde), Michael Laurenz*/Spencer Lang (Pedrillo), Nahuel di Pierro (Osmin), Sam Louwyck (Pacha Selim)
Zusatzchor der Oper Zürich, Jürg Hämmerli (préparation), Orchestra La Scintilla, Maxim Emelyanychev*/Christoph Altstaedt (direction musicale)
David Hermann (mise en scène), Bettina Meyer (décors), Esther Geremus (costumes), Franck Evin (lumières), Beate Breidenbach (dramaturgie)
(© T + T Fotografie / Tanja Dorendorf)
L’Opernhaus de Zurich vient de présenter une nouvelle production de L’Enlèvement au sérail de Mozart. Après la première en Suisse, les chanteurs, les choristes et les musiciens ont fait le déplacement à Paris pour une soirée concertante – qui a été chroniquée dans ces colonnes – avant de reprendre la série de représentations à Zurich. Nous ne reviendrons donc pas sur la partie musicale du spectacle.
La partie scénique a été confiée à David Hermann, qui fait du chef-d’œuvre de Mozart un drame de la jalousie. Tout se passe en fait dans la tête de Belmonte. Pendant l’Ouverture, celui-ci est au restaurant avec Konstanze, qu’il accable de reproches, l’accusant d’être la maîtresse d’un pacha turc. Belmonte est constamment confronté à ses peurs et à ses démons, traquant le moindre signe de tromperie de sa fiancée. Le drame ne se joue pas dans un sérail, mais, on l’a dit, dans la grande salle d’un restaurant ou encore dans la chambre à coucher des deux amants. Blonde et Pedrillo sont des copies conformes de Konstanze et de Belmonte, et parfois les couples sont permutés, comme dans Così fan tutte. Par ailleurs, les dialogues ont été supprimés. Le concept est intéressant, mais à la longue on s’y perd un peu et tout finit par sembler très alambiqué et cérébral. Heureusement, le chef, les musiciens et les chanteurs font de ce spectacle un régal pour les oreilles.
Claudio Poloni
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