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Flamboyances baroques

Geneva
Opéra des Nations
10/21/2016 -  et 22, 23, 24*, 28, 29, 31 octobre, 1er novembre 2016
Ba\Rock : Iris – Vena Amoris
Jeroen Verbruggen (chorégraphie), François Couperin, Domenico Scarlatti et Jean-Philippe Rameau (musiques)
Ballet du Grand Théâtre de Genève
Aleksandr Shaikin (piano)
Emilie Roy (scénographie), Emmanuel Maria (costumes), Rémi Nicolas (lumières)


(© GTG / Gregory Batardon)


Après avoir ébloui le public du Grand Théâtre en 2014 avec un Casse-Noisette sombre et mystérieux, le jeune chorégraphe belge Jeroen Verbruggen revient à Genève pour proposer cette fois un ballet beaucoup plus abstrait et moins narratif. Son Ba\Rock en deux parties (Iris et Vena Amoris) est un spectacle fascinant et inspiré, porté par des musiques de Couperin, Scarlatti et Rameau. Bercé par des airs baroques dont il prétend pourtant avoir horreur, l’artiste laisse vagabonder son imagination pour nous parler de l’essentiel : la vie, la mort, l’amour, la jeunesse, la vieillesse.


Iris est une pièce sombre et noire, dans laquelle le chorégraphe se laisser aller à ses fantasmagories et à ses angoisses, au premier rang desquelles la mort. L’action se déroule de nuit, près d’un lac, qui peut aussi être vu comme un tombeau, dans une atmosphère embrumée et poétique. Les danseurs, dont on distingue à peine le visage, sont vêtus d’habits baroques semblant sortis du Moyen Age. Ils sont accompagnés par le jeune pianiste russe Aleksandr Shaikin, interprète sensible de sonates de Scarlatti et d’une Allemande de Couperin.


En seconde partie, changement total d’atmosphère avec Vena Amoris dans un décor rouge flamboyant, sur une musique (enregistrée) de Rameau. Superbe allégorie sur l’amour et ses différents états, la pièce mêle mouvements saccadés, roulades et même breakdance, dans un tourbillon de séquences et d’enchaînements tumultueux et foisonnants, si chers à la période baroque. Jeroen Verbruggen n’a pas son pareil pour créer des atmosphères propices à l’enchantement. On attend déjà avec impatience son prochain spectacle.



Claudio Poloni

 

 

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