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De beaux lendemains

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/08/2016 -  
Johannes Brahms: Symphonies n° 1, opus 68, et n° 4, opus 98
Orchestre symphonique de la Monnaie, Alain Altinoglu (direction)


A. Altinoglu (© Tina Claerhout)


Pour l’instant, le nouveau directeur musical de la Monnaie explore le versant symphonique du répertoire. Ce n’est qu’en décembre qu’Alain Altinoglu dirigera son premier opéra depuis sa prise de fonction, Le Coq d’or, dans une mise en scène de Laurent Pelly, une production absolument immanquable. Exécuter en deux soirées les quatre Symphonies de Brahms à une semaine d’intervalle constitue mine de rien un défi pour cet orchestre qui a forcément peu l’occasion d’aborder ce compositeur – il a d’ailleurs laissé une impression peu favorable dans le Requiem allemand il y a sept ans.


Après, dans le désordre, la Troisième et la Deuxième le 2 octobre, voici les Première (1876) et Quatrième Symphonies (1885), cette fois dans l’ordre. Des constantes se dégagent de leur interprétation : clarté de la structure, légèreté de la texture, cohérence des tempi, resserrés et fermement tenus, le chef évitant le moindre alanguissement et la moindre lourdeur. La Première, particulièrement svelte, voire étonnamment légère, parait plus décantée que la dernière, dans laquelle le dialogue entre les bois et les cuivres manque parfois de finition. A ce propos, de façon générale, ceux-là se montrent plus inspirés que ces derniers, juste prompts et efficaces, alors que leurs partenaires réservent à plusieurs reprises de véritables moments de grâce. Les cordes, en revanche, se montrent égales durant toute la soirée, le plus souvent unies et élégantes ; tout au plus les contrebasses devraient-elles vrombir davantage.


Ces réserves ne doivent cependant pas masquer l’essentiel : dans ces exécutions parcourues d’énergie et d’une grande profondeur de pensée, dans lesquelles les qualités collectives prévalent sur les performances individuelles, l’orchestre affiche une forte cohésion et s’applique au mieux. Attestant d’un travail détaillé, la direction à la fois rigoureuse et inspirante d’Alain Altinoglu dégage remarquablement les lignes de force de ces œuvres dont il traduit parfaitement les humeurs. Ces interprétations se caractérisent, en outre, par la logique de leur déroulement, favorisée autant par une gestion intelligente de la dynamique et des tempi que par le soin accordé au phrasé, ample, net et équilibré. La formidable chaconne de la Quatrième, d’une progression impeccable, atteste, à elle seule, de toutes ces qualités, le chef laissant la musique respirer et les thèmes se développer.


Les applaudissements que les musiciens réservent à leur directeur musical suggèrent une entente excellente. Augurant de beaux lendemains pour leur aventure commune, ce concert plus que satisfaisant suscite le regret d’avoir manqué le précédent volet de cette intégrale.



Sébastien Foucart

 

 

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