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Juan Diego fait Flórez

Geneva
Victoria Hall
09/22/2016 -  et 15 (Andorre), 28 (Wien) septembre, 4 octobre (Madrid) 2016, 14 (Barcelona), 21 (Birmingham) février, 12 mars (Paris), 16 juin (Marseille) 2017
Mélodies et airs d’opéra de Mozart, Rossini, Leoncavallo, Gluck, Donizetti et Gounod
Juan Diego Flórez (ténor), Vincenzo Scalera (piano)


(© Kristin Hoebermann)


C’est un Juan Diego Flórez « show man » et plein d’humour, sachant mettre en un tournemain le public dans sa poche, qu’ont découvert les mélomanes genevois à l’occasion du récital que vient de donner le célèbre ténor péruvien. Jamais avare de plaisanteries ni de bons mots entre deux airs ou deux mélodies, le chanteur a donné une image de lui sensiblement différente de celle qu’il dégage habituellement dans les productions lyriques, où il incarne avant tout des personnages « sérieux » d’amoureux transis. Sa veine comique mériterait d’être davantage exploitée par les metteurs en scène. Son attitude spontanée et enjouée a aussi permis de « casser » un tant soit peu la rigidité des codes des concerts classiques traditionnels.


Vocalement, Juan Diego Flórez a été fidèle à sa réputation, avec sa technique à toute épreuve, son chant élégant et raffiné, ses aigus rayonnants, ses vocalises éclatantes et son sens des nuances. Il convient de signaler aussi qu’à l’exception d’un seul air, le ténor a chanté l’entier du programme par cœur, ce qui est plutôt inhabituel de nos jours. Le récital a démarré en douceur avec Mozart, le chanteur retournant dans la coulisse pour boire de l’eau après chaque air (il expliquera qu’il sentait un « chat » dans sa gorge et qu’il a eu peur de devoir tousser en pleine prestation). De la première partie du récital, on retiendra surtout l’air de Tamino de La Flûte enchantée (« Dies Bildnis ist bezaubernd schön »), particulièrement expressif et rendu dans un allemand idiomatique, ainsi que l’air d’Idreno de Semiramide (« Ah dov´è il cimento »), chanté avec une belle assurance. De la seconde partie émergent un « J’ai perdu mon Eurydice » poignant et sensible, même si le français a semblé un peu exotique, un « Una furtiva lagrima » émouvant et surtout un « Ah mes amis » de La Fille du régiment qui a fait chavirer la salle par la facilité déconcertante avec laquelle le ténor a lancé les neuf contre-ut de la partition. En bis, il a offert deux chansons populaires sud-américaines qu’il a accompagnées lui-même à la guitare, avant d’être rejoint par son fidèle pianiste, Vincenzo Scalera, pour « La donna è mobile ». Le public a fait un triomphe aux deux artistes. Dommage simplement, malgré la forte présence de la communauté péruvienne de Genève, qu’il ne se soit pas déplacé en plus grand nombre pour saluer un des meilleurs ténors de la scène lyrique actuelle.


Le site de Juan Diego Flórez



Claudio Poloni

 

 

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