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Saint-Céré

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Eric Perez fait son cinéma

Saint-Céré
Cavagnac (Château)
08/12/2016 -  et 19 (Saint-Céré), 20 (Latronquière), 21 (Mayrinhac-Lentour), 24 (Gramat), 26 (Alvignac), 27 (Bretenoux) février, 24 (Figeac), 30 (Cahors) juillet, 13 août (Aynac) 2016, 6 septembre 2017 (Montmirail), 8 décembre 2019 (Quincy-sous-Sénart)
Georges Delerue : Trois petites notes de musique – Chant d’exil – Tourbillon
Georges van Parys : La Complainte de la Butte – La Complainte des infidèles
Maurice Yvain & Jean Sautreuil : Quand on se promène au bord de l’eau
Vincent Scotto : Où est-il donc?
Friedrich Hollaender : Ich bin von Kopf bis Fuss auf Liebe eingestellet
Francis Lopez : Avec son tralala
Jean Sablon : Cœur de Parisienne
Maurice Thiriet : Démons et merveilles
Allan Roberts : Put the Blame on Mame
Lionel Newman : The River of No Return
La luna negra
Nino Rota : Parle plus bas
Mános Hadjidákis : Les Enfants du Pirée
Gorni Kramer : Soldi, soldi, soldi
Michel Magne : Jésus java – Jésus tango
Serge Gainsbourg : Requiem pour un con
Georges Moustaki : Moi, je me balance
Francis Lai : Vivre pour vivre
Philippe Sarde : La Chanson d’Hélène
José Luis Perales : Porque te vas
Agustín Lara : Piensa en mi
Henry Mancini : Moon River
Nino Ferrer : Un ano de amor

Eric Perez (chant), Manuel Peskine (piano «et autres ustensiles musicaux»)




La trente-sixième édition du festival de Saint-Céré marque l’aboutissement des évolutions engagées au cours des dernières années: le rapprochement de plus en plus étroit avec le festival (de théâtre) de Figeac, dirigé par Michel Fau, autour d’un projet unique placé en 2016 sous le signe des masques, d’une part, et l’achèvement de la construction de la nouvelle salle du Théâtre de l’Usine, inaugurée en janvier. C’est ainsi l’aboutissement d’un projet artistique de longue haleine, exemplaire de la manière dont une manifestation estivale s’est non seulement enracinée dans le paysage culturel local mais a contribué à le façonner durablement tout au long de l’année.


L’esprit du festival n’en demeure pas moins, comme en témoigne la programmation éclectique – dans le meilleur sens du terme – préparée par Olivier Desbordes, le directeur artistique, du 30 juillet au 14 août, dans tout le département et même jusque dans la Corrèze voisine. L’opéra, bien sûr, continue de tenir une place centrale, avec de nouvelles productions de La Traviata et de L’Opéra de quat’sous ainsi que la reprise de La Périchole créée en 2015, et les concerts «classiques» alternent avec le jazz et les musique andalouse, brésilienne ou orientale. En outre, un festival «off» entièrement gratuit anime les villages du Causse et de la vallée de la Dordogne.


Et avec Eric Perez, l’un des piliers du festival depuis une vingtaine d’années, qui se produit parallèlement dans L’Opéra de quat’sous, la chanson populaire a aussi droit de cité, dans toute sa noblesse, à la fois reflet d’une époque et pourvoyeuse de madeleines musicales pour tous les publics. On se souvient ainsi de ses beaux spectacles «Jeu de massacre» en 2010 et «Louis Aragon dit et chanté» en 2011. Pour son nouveau tour de chant, qu’il présente au public presque sous la forme d’une causerie, à la nuit tombante dans la cour du château de Cavagnac (XIIe-XVIIIe), entre Saint-Céré et Brive, il a rassemblé vingt-sept titres, dont il ne donne parfois qu’un ou deux couplets, sur le thème «Le Cinéma en chansons». L’idée n’est pas de faire un tour des films musicaux ou comédies musicales, mais de remettre en mémoire quelques-unes de ces chansons qui ont marqué un film ou son générique, au point d’ailleurs parfois de l’éclipser: les œuvres d’Almodóvar, Carné, Clouzot, Coppola, Dassin, De Sica, Duvivier, Lautner, Lelouch, Preminger, Renoir, Sautet, Sternberg et Truffaut ne sont certes pas oubliées, mais qui se souvient d’Un chien qui rapporte (1931) de Jean Choux ou bien de La Maison Bonnadieu (1951) de Carlo Rim, dans lesquels on pouvait entendre respectivement Arletty et Mouloudji chanter Cœur de Parisienne et La Complainte des infidèles? Quant à Un verre et une cigarette (1955) de Niazi Mostafa, c’est un tour de force que d’être allé chercher ce mélo égyptien au générique duquel figure Dalida, qui y chante La luna negra.


Le spectacle est également conçu comme un hommage aux actrices plus – Arletty, Marlene Dietrich, Rita Hayworth, Audrey Hepburn, Marylin Monroe, Jeanne Moreau, Sophia Loren, Romy Schneider – ou moins – Suzy Delair, Ginette Garcin – mythiques. Mais comme elles n’ont pas toujours elles-mêmes illustré ces chansons, l’hommage s’étend ainsi à Barbara, Luz Casal, Nicole Croisille, Dalida, Fréhel ou Cora Vaucaire. Et c’est aussi l’occasion de faire se succéder, en trois quarts de siècle de cinéma, les meilleurs compositeurs d’opérette (Hollaender, Lopez, van Parys, Scotto, Yvain), pour le septième art (Delerue, Rota, Sarde, Thiriet) et pour la chanson (Ferrer, Gainsbourg, Moustaki), sur des paroles de Pierre Barouh, Jean-Loup Dabadie, André Hornez ou Jacques Prévert. Au-delà du seul cinéma français, le répertoire inclut trois chansons en espagnol et, de façon un peu moins idiomatique, trois en anglais ainsi qu’une en allemand, en grec et en italien.


A la fois chanteur et comédien, Perez, personnalité artistique polymorphe s’il en est, soigne la diction – aussi bien l’articulation des mots que l’intelligence du texte – et joue d’une voix ductile pour passer d’un style à l’autre, d’un climat à l’autre: le grand écart ne lui fait pas peur, depuis Démons et merveilles de Maurice Thiriet (pour Les Visiteurs du soir), chanté en son temps par Jacques Jansen, tout en poésie dans la grande tradition de la mélodie française, ou l’émotion poignante de Chant d’exil (pour La Passante du Sans-Souci), jusqu’à la farce des chansons pour Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne. A ses côtés, Manuel Peskine est tout aussi caméléon: il ne se contente pas de son piano (éventuellement «préparé» à la Cage pour évoquer diverses autres sonorités – bouzouki, carillon, synthétiseur), mais joue, parfois en même temps, d’autres instruments: accordéon, clarinette, flûte à bec, harmonica, percussions, sifflet, trompette – et chante même au besoin avec Perez.


Les deux bis sont en anglais – My Heart Will Go On de James Horner (Titanic) et Goldfinger de John Barry (pour le film éponyme) – et donnent lieu à des parodies, voire des caricatures, de leurs interprètes d’élection, à savoir Céline Dion et Shirley Bassey.


Le site du festival de Saint-Céré
Le site de Manuel Peskine



Simon Corley

 

 

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