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Programme singulier

Verbier
Eglise
07/29/2016 -  
Robert Schumann : Fantasiestücke pour violoncelle et piano, opus 73
Serge Rachmaninov : Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur, opus 19
Bedrich Smetana : Trio avec piano en sol mineur, opus 15

Daniil Trifonov (piano), Leonidas Kavakos (violon), Gautier Capuçon (violoncelle)


L. Kavakos, D. Trifonov, G. Capuçon (© Nicolas Brodard)


Eglise de Verbier pleine à craquer pour ce programme singulier. C’est évidemment la présence de Daniil Trifonov qui avait attiré le public en masse car force est de constater qu’à Verbier peut être plus qu’ailleurs, le public est grégaire et réagit souvent plus aux noms qu’au contenu des programmes. Mais dans un festival qui accueille, cela paraît inévitable, de nombreux programmes que l’on peut entendre à l’identique quelques jours avant ou plus tard à Munich, Salzbourg et même dans des festivals suisses concurrents directs comme Gstaad, certains programmes se distinguent par leur singularité, réunissant des interprètes présents dans la station au même moment et pouvant jouer ce qu’ils ne joueront peut-être jamais ensemble ailleurs. Trifonov en vedette, certes, mais entouré par deux autres maîtres de grande classe et réguliers à Verbier que sont le violoncelliste français Gautier Capuçon et le violoniste grec Leonidas Kavakos.


Les Fantasiestücke opus 73, dans leur version pour violoncelle et piano, sont un excellent préambule à deux œuvres plus sombres. Trifonov et Capuçon ont rivalisé de grâce et de charme dans ces trois pièces d’un romantisme échevelé. La longue Sonate pour violoncelle et piano de Rachmaninov donne matière à des échanges plus touffus et échevelés entre les deux instrumentistes. Défendue à ce niveau par la grande maîtrise de Gautier Capuçon, qui ne sombre jamais dans les excès de pathos de cette musique, et la sonorité royale de Trifonov, qui connaît parfaitement le style du compositeur, cette sonate pourrait presque passer pour un chef-d’œuvre. Ils sont ensuite rejoints par Leonidas Kavakos, qui est de toutes les aventures chambristes du festival, dans le Trio avec piano de Smetana: belle découverte à laquelle les trois musiciens ont rendu justice avec beaucoup de panache.



Olivier Brunel

 

 

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