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Le pari de la jeunesse

Saintes
Cathédrale Saint-Pierre & Abbaye aux Dames
07/16/2016 -  
Cathédrale Saint-Pierre
William Byrd : My Lady Nevell’s Ground – Clarifica me, Pater III – In Nomine – Sir William Petre Pavan & Gaillard – Fantasia in A
Giovanni Pierluigi da Palestrina : Diminution sur le madrigal «Io son ferito»
Samuel Scheidt : Fantasia super «Io son ferito lasso» (Fuga quadruplici) – Modus Ludendi Pleno Organo (Pedaliter à 6 voix)
Henry Purcell : In vain the am’rous flutes – Voluntary for double organ

Jean-Luc Ho (orgue)


Abbaye aux Dames
Dietrich Buxtehude : Cantates „Ich halte es dafür“, BuxWV 48, et „Drei schöne Dinge sind“, BuxWV 19 – Sonate, BuxWV 266
Christoph Bernhard : Schaffe in mir Gott – O welch eine Tiefe des Reichtums – Anima sterilisquid agis – Aus der Tiefen
Matthias Weckmann : Partita en ré

Camille Poul (soprano), Benoit Arnould (basse)
Les Cyclopes, Bibiane Lapointe, Thierry Maeder (direction musicale)


Toujours attentif au renouvellement de l’interprétation musicale, le festival de Saintes accorde une tribune de choix aux talents émergents et à la nouvelle génération – sans avoir besoin de l’alibi des concours que d’aucuns, le long de quelque estuaire, accrochent à leur palmarès comme des récompenses viticoles. La journée de clôture d’une édition 2016 particulièrement généreuse avec la jeunesse commence hors des murs de l’Abbaye aux Dames, cathédrale Saint-Pierre, avec un récital sur un orgue du XVIIe siècle. Jean-Luc Ho a choisi un spicilège mêlant la Renaissance tardive à des pièces contemporaines de l’instrument, dans un esprit cosmopolite allant de l’Italie à l’Angleterre, en passant par les contrées germaniques.


Si l’austérité des pages de Byrd ouvrant le programme – My Lady Nevell’s Ground, Clarifica me Pater III et In Nomine – sied aux circonstances, les deux pièces inspirées par le madrigal Io son ferito, de Palestrina et Scheidt, valent bien des minutes de silence. Sans s’abîmer dans le didactisme polyphonique, le Modus Ludendi Pleno du compositeur allemand confirme la maîtrise dont le soliste français témoigne dans les registres comme dans la couleur. La vaste Pavane & Gaillard pour Sir William Petre de Byrd affirme une concentration et une intensité d’expression qui ne se relâchent pas, tandis que la Fantaisie en la ne dissimule pas sa virtuosité dans les entrelacs de la variation. D’une séduction mélodique plus immédiate, In vain the am’rous flutes et Voluntary for double organ de Purcell n’abdiquent en rien de l’exigence de la forme que Jean-Luc Ho éclaire avec un remarquable naturel, par-delà une ductilité de la sonorité soumise aux aléas climatiques.


Le concert de 13 heures revient aux fonts baptismaux du festival, sur les terres de Buxtehude, et de ses confrères. Simplicité et piété dépouillée peuvent résumer un florilège qui permet de redécouvrir quatre pages vocales de Christoph Bernhard, en regard de la Cantate «Ich halte es dafür» du maître de Lübeck, affirmant l’économie attendue, dans des schémas formels apparentés. Le clavier n’est pas oublié, associant la Sonate BuxWV 266 à la Partita en ré d’un autre contemporain aujourd’hui négligé, Matthias Weckmann, dans une concentration un rien sévère que la jubilatoire Drei schöne Dinge sind de Buxtehude vient égayer en guise de conclusion. Placée sous le signe d’une allante célébration matrimoniale que les solistes font vibrer avec un plaisir communicatif, la partition s’offre comme un viatique idéal pour illuminer l’heure du déjeuner, chatoyant grâce à la vitalité non moins rayonnante des jeunes interprètes des Cyclopes.



Gilles Charlassier

 

 

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