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Fin de saison en crescendo

Vienna
Konzerthaus
05/24/2016 -  
Carl Philipp Emanuel Bach : Trio Wq. 89/6
Maurice Ravel : Trio en la mineur
Frank Bridge : Phantasie Piano Trio
Johannes Brahms : Trio avec piano n° 3, opus 101

Trio de Vienne: Stefan Mendl (piano), David McCarroll (violon), Matthias Gredler (violoncelle)


M. Gredler, D. McCarroll, S. Mendl (© Nancy Horowitz)


Près de quinze années se sont écoulées depuis nos dernières chroniques du Wiener Klaviertrio (voir ici et ici)! Depuis, les effectifs ont tourné: Christian Poltéra, qui poursuit désormais sa carrière comme soliste et chambriste dans l’exceptionnel Trio Zimmermann (voir ici), a laissé place en 2001 au violoncelliste Allemand Matthias Gredler; plus récemment, le violoniste David McCarroll a rejoint les rangs du trio. Des fondateurs de l’ensemble ne subsiste que le pianiste Stefan Mendl, qui se trouve aussi être le plus bavard du groupe, puisqu’il est en charge de la présentation liminaire du programme, mais aussi de l’annonce du cocktail pour clore la saison 2016 et encore des commentaires impromptus destinées à faire patienter le public alors que le violoncelliste remplace une corde défectueuse.


Le concert commençait de manière glaciale avec un trio de Carl Philipp Emanuel Bach exposant des musiciens insuffisamment préparés. On sent chacun sur le fil du rasoir: le piano – colonne vertébrale de l’œuvre – connaît des micro-défaillances alors que les cordes alternent entre phrasés minimalistes et dynamiques ampoulées. Le Trio de Ravel qui suit gagne certes en homogénéité mais souffre d’un certain académisme. Est-ce un manque d’engagement, des couleurs manquant de panache, une rythmique trop littérale? Le fait est qu’on ne ressent pas d’intimité avec le langage du compositeur. La pause induite par la corde défectueuse du violoncelle aura eu un effet inattendu: au retour de l’instrumentiste, les interprètes se libèrent et embrassent enfin la partition avec moins de précaution.


Première pièce suivant l’entracte, le Trio-Fantaisie de Frank Bridge pourrait bien être la révélation de la soirée: la partition n’est peut-être pas un chef-d’œuvre absolu, souffrant de développements un peu conventionnels et d’une conclusion trop touffue, mais jouée avec souveraineté et engagement, elle suscite une adhésion sans arrière-pensées. A l’écoute, on présage un Troisième Trio de Brahms prometteur. Effectivement, c’est dans cette dernière œuvre que les musiciens proposent une vision plus personnelle: entamé dans un tempo inhabituellement rapide, le premier mouvement palpite de vigueur et de nervosité. Les thèmes sont bien différenciés, et on note des recherches de timbres originales. Les mouvements qui suivent ne laissent pas plus de répit à l’auditeur: des accents tumultueux surgissent dans les cordes, le piano jouant souvent un rôle de conciliateur. On peut à l’occasion reprocher des nuances hypertrophiées, mais on notera que ces dynamiques sont utilisées par le Trio de Vienne comme véritables marqueurs de l’architecture. C’est en tout cas un parti pris qui tranche avec la tiédeur de la première partie, et ravira les auditeurs à la recherche d’un Brahms original.



Dimitri Finker

 

 

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