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Un Faust d’une jeunesse éternelle !

Paris
Opéra Bastille
05/11/2001 -  et 14, 17, 19, 22, 25, 28, 31 mai, 4, 6 juin 2001
Charles Gounod : Faust
Marcello Giordani, puis William Joyner à partir du 28 mai (Faust), Soile Isokoski, puis Sondra Radvanovsky à partir du 28 mai (Marguerite), Russell Braun (Valentin), Ferrucio Furlanetto (Méphistophélès), Nicolas Testé (Wagner), Martine Mahé (Dame Marthe)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris, Maurizio Benini (direction)
Jorge Lavelli (mise en scène)


Plus de 25 ans après leurs créations, Les Noces de Figaro mises en scène par Giorgio Strehler et le Faust de Jorge Lavelli continuent de braver les années et de regarder de haut, de très haut, les mises en scène actuelles. Combien d’entre elles pourraient tenir une telle distance ? Cruelle question. Encore au répertoire de l’Opéra de Paris, ces deux productions mythiques de l’ère Liebermann gardent un naturel, une intelligence, une acuité intactes. Plus explicitement engagé dans le renouveau de la mise en scène à l’opéra, ce Faust déclencha en son temps un sacré tollé, tandis que les Noces plurent immédiatement. En situant son Faust dans un décor unique et sans rapport direct avec le livret (une grande halle circulaire inspirée de Baltard), Lavelli affirme la dimension conceptuelle du décor sur sa fonction purement illustrative, en l’occurrence, ici, sa capacité à créer une froideur et un désenchantement calculés. Remisant au placard le déguisement de Méphistophélès, il confère à cet esprit maléfique l’inquiétant anonymat d’un grand bourgeois. En donnant le même costume à Faust, il suit une «option dramaturgique» fondamentale : «faire de Faust et de Méphistophélès un personnage duel» (dixit son interview dans le programme) qui introduit le fantastique dans l’œuvre. Leur démultiplication durant la scène de l’église, pour représenter le chœur des démons, est particulièrement impressionnante. Voici quelques jalons, parmi bien d’autres, d’un travail qui sonde et révèle magistralement les ressorts dramatiques de l’opéra de Gounod. La distribution plus que satisfaisante ajoute le plaisir purement musical au plaisir des yeux. Le timbre lumineux dans toute la tessiture de la soprano finlandaise Soile Isokoski lui permet de camper une Marguerite très touchante. Même s’ils ne se départissent pas d’un léger accent, les deux italiens incarnant le duo maléfique, Marcello Giordani et Ferrucio Furlanetto, donnent toute satisfaction, ce dernier avouant cependant quelques faiblesses dans l’exigeant air du Veau d’or. Inspirée et animée, la direction de Maurizio Benini est un vrai régal. Mais le triomphateur ce soir est bien Jorge Lavelli, son Faust a encore de belles années devant lui !


Un excellent site sur Charles Gounod : http://www.charles-gounod.com/





Philippe Herlin

 

 

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