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Phénomène musico-médiatique

Paris
Fondation Louis Vuitton
03/24/2016 -  
Domenico Scarlatti : Sonates K. 208, K. 24, K. 132 et K. 141
Maurice Ravel : Gaspard de la nuit
Franz Liszt : Sonate en si mineur

Lucas Debargue (piano)


L. Debargue (© Felix Broede/Sony Music Entertainment)


N’en déplaise aux organisateurs de concerts, un auditorium de musée n’est pas une salle de concert. D’où la relative déception ressentie lors du deuxième récital de Lucas Debargue à Paris après son quatrième prix remporté au quinzième Concours Tchaïkovski en juillet dernier.


Il est évident que l’on ne peut qu’être reconnaissant aux responsables de programmation des auditoriums de musées parisiens qui nous donnent souvent l’occasion d’entendre – comme pour Joseph Moog au Louvre récemment – des musiciens non ou pas encore invités par ceux des salles de concerts proprement dites. Dans le cas de la Fondation Louis Vuitton, une belle salle de 350 à 1000 places (selon la configuration proposée) avec une hauteur sous plafond, si l’on peut dire pour une forme pyramidale, vertigineuse, dont certains murs sont en verre et ayant des accès qui permettent aux voix venues de l’extérieur d’entrer pendant le concert, sans compter des choix d’instruments pas toujours heureux, ce ne sont pas des conditions idéales pour mettre en valeur un jeune interprète.


Ainsi pour Lucas Debargue (né en 1990): on ne retrouvait pas dans les Sonates de Scarlatti qui ouvraient son concert la beauté, la plénitude sonore que l’on peut entendre dans le premier enregistrement du pianiste français qui paraissait le jour même chez Sony (voir ici), lui-même réalisé en novembre dernier dans une vraie salle de concerts, la salle Cortot de l’Ecole normale de Paris.


Dans son Gaspard de la nuit qui suivait, on retrouvait la fébrilité et les immenses prises de risques qu’il y avait mises lors de sa deuxième épreuve à Moscou, un peu gommées dans le concert à Cortot. Est-ce parce que l’on ne l’y avait pas entendu encore (son disque offre une Méphisto-Valse de la même trempe)? Le climax du concert aura été pour nous une Sonate en si mineur de Liszt admirablement bien menée, avec une maîtrise de la forme, des éclairages et un nuancier de couleurs passionnants dans cette œuvre longue à laquelle il a donné une continuité exemplaire.


Réclamés avec enthousiasme par une salle pleine à craquer dès le premier jour de la location, les «encore» permettaient de découvrir deux facettes supplémentaires de son talent avec la Première Barcarolle d’un Fauré devenu rarissime au concert (en France du moins) suivie d’une improvisation jazzique endiablée parfaitement menée.


Lucas Debargue reviendra à Paris la saison prochaine à l’automne avec des lauréats du Concours Tchaïkovski à la Philharmonie et le 2 avril 2017 aux concerts du Dimanche matin au Théâtre des Champs-Elysées.



Olivier Brunel

 

 

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