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Où était passé Yundi?

Vienna
Konzerthaus
03/08/2016 -  
Frédéric Chopin : Ballades n° 1, opus 23, n° 2, opus 38, n° 3, opus 47, et n° 4, opus 52 – Préludes, opus 28
Yundi (piano)


Yundi (© Chen Man)


Le public viennois avait répondu présent et un modique nombre de mélomanes chinois étaient dans la salle; la question restait de savoir où était Yundi. On aperçoit après quelques minutes d’attente un jeune homme fantomatique s’avancer sur scène, puis s’installer longuement face au piano, vacillant sur son tabouret comme hésitant à commencer. La première partie semble bien longue: un son très blanc presque indifférent imprègne les quatre Ballades de Chopin. Parfois un changement subit de couleur émerge, frôle d’un coup le clinquant. On sent une certaine retenue dans les traits, et quand l’interprète accélère d’un coup il donne l’impression de le faire pour se débarrasser des traits gênants.


La seconde partie, mathématiquement de durée équivalente, passe bien plus vite: YunDi enchaîne les préludes avec infiniment plus d’autorité, adoptant des tempi généralement rapides et laissant très peu d’espace entre les pièces. Certains fans dans le public tentent tout de même de profiter de certaines conclusions bravaches et fortissimo pour essayer d’insérer des salves d’applaudissements (fin des Seizième et Vingt-deuxième Préludes notamment). Parmi les pièces les plus réussies, mentionnons les Treizième, Quinzième, Dix-huitième, Vingtième et Vingt-et-unième, qui mettent en place des atmosphères pleines de finesse, capitalisant sur un contraste entre les mains et une simplicité d’expression de bon aloi. Malheureusement la majorité des Préludes souffrent d’approximations à répétition qui troublent le recueillement de l’auditeur. On se retrouve à maudire l’interprète, qui semble faire exprès de placer un pain au moment précis où on commence à entrer dans la pièce et apprécier le probable potentiel de l’ancien vainqueur du concours Chopin. Le meilleur était certainement hors programme, dans le bis préfigurant une pièce traditionnelle chinoise, jouée avec élégance naturelle.


On ressort de ce récital en regrettant le manque de contrôle pianistique de Yundi; était-ce simplement un «jour sans», un manque de discipline ou un burn-out? En le voyant signer, livide et robotique, des autographes à la chaîne, on se dit qu’il fallait être chinois ce soir-là pour être fan.


Le site de Yundi



Dimitri Finker

 

 

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