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Frénésie millimétrée

Paris
Théâtre du Châtelet
04/25/2001 -  et 27, 29 avril, 2 mai 2001
Giuseppe Verdi : Falstaff
Jean-Philippe Lafont (Falstaff), Juan Diego Florez (Fenton), Anthony Michaels-Moore (Ford), Peter Bronder (Dr Cajus), Francis Egerton (Bardolfo), Mario Luperi (Pistola), Hillevi Martinpelto (Alice Ford), Rebecca Evans (Nanneta), Eirian James (Meg Page), Kthleen Kuhlmann (Mrs Quickly)
Orchestre révolutionnaire et romantique, John Eliot Gardiner (direction)
Ian Judge (mise en scène)


Entre l’Otello du mois de mars «en version de concert avec mise en espace» ( lire la critique) et ce Falstaff dans lequel le metteur en scène place l’orchestre sur la scène, les différences sont ténues ! Mais si Daniele Abbado cantonnait les chanteurs derrière la masse orchestrale, ce qui ne manquait pas de poser quelques problèmes acoustiques, Ian Judge, lui, n’hésite pas à fendre l’orchestre en deux pour permettre aux chanteurs d’aller et venir et, surtout, de chanter la plupart du temps devant lui. Plus libres de leurs mouvements, plus proches du public, les protagonistes peuvent mettre en œuvre un véritable théâtre que la malice et le sens de l’à-propos du metteur en scène anglais rend irrésistible. Avec quelques accessoires et des costumes de l’Angleterre victorienne, Ian Judge règle prestement le ballet des personnages autour de Sir John Falstaff. Rien de révolutionnaire avec ce collaborateur régulier de la Royal Shakespeare Company et des grandes scènes lyriques du Royaume-Uni, mais du métier, c’est sûr, qui lui permet d’animer avec ironie et légèreté ce tourbillonnant opéra. Les ensembles, notamment, sont parfaitement réglés et très vivants. Le public lui fait un triomphe lorsqu’il vient saluer, ce qui n’est pas si courant à Paris...


Reprenant la plupart des titulaires de cette production crée en 1998 au Festpielhaus de Baden-Baden et dont l’enregistrement vient de sortir chez Philips, la distribution n’appelle que des éloges. Les quatre «commères» savent clairement se distinguer vocalement et former un quatuor d’une grande cohérence. Aux cotés de deux valeurs confirmées, Eirian James et Kathleen Kuhlmann, la soprano suédoise Hillevi Martinpelto incarne une Alice au timbre charnu et au souffle inépuisable – un régal – tandis que la galloise Rebecca Evans campe une lumineuse Nannetta. Impressionnant Iago dans l’Otello du mois dernier, Anthony Michaels-Moore campe ici un Ford particulièrement consistant et vocalement irréprochable. Le jeune prodige péruvien Juan Diego Florez - très demandé pour ses rôles rossiniens et prix «Abbiati» du meilleur chanteur de l’année 1999 décerné par la critique musicale italienne – est l’incarnation idéale de Fenton avec son timbre clair et la parfaite maîtrise de son émission. Mais le triomphateur de la soirée est l’un des plus grands barytons de notre temps, Jean-Philippe Lafont, Falstaff jusqu’au bout des ongles, à la prononciation et à l’accent parfaits, au timbre riche, jamais gras dans les graves ou amaigri dans les aigus, et d’une mobilité rare.


Mais, cette fois, Falstaff doit partager la vedette avec l’orchestre : John Eliot Gardiner et l’Orchestre révolutionnaire et romantique savent faire entendre les moindres détails de la partition sans jamais prendre le pas sur les chanteurs. Le parfait contrôle des dynamiques, la précision du geste, la rectitude des interventions impulsent une vie et un rythme endiablés à l’ensemble. La plus haute rigueur rejoint la joie la plus débridée !


La critique du CD





Philippe Herlin

 

 

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