|
Back
Entre passé et présent Lausanne
Théâtre de Beaulieu
12/16/2015 - et 17*, 18, 19, 20 décembre 2015
Maurice Béjart : Piaf
Edith Piaf (musique), Walid Aouni (costumes), Dominique Roman (lumières)
Gil Roman : Tombées de la dernière Pluie
Franz Schubert, Citypercussion (musique), Magali Baud (décors), Henri Davila (costumes), Dominique Roman (lumières), Pierre-Yves Bourgeaud (vidéo)
Maurice Béjart : Liebe und Tod
Gustav Mahler (musique), Henri Davila (costumes), Dominique Roman (lumières)
Maurice Béjart : Le Mandarin merveilleux
Béla Bartók (musique), Christian Frapin (dispositif scénique), Anna de Giorgi (costumes), Dominique Roman (lumières)
Béjart Ballet Lausanne
(© Ilia Chkolnik)
Lorsqu’il s’est installé à Lausanne en 1987 après avoir quitté Bruxelles, Maurice Béjart a créé le Béjart Ballet Lausanne (BBL), qu’il a dirigé jusqu’à son décès en 2007. Le flambeau est repris depuis par Gil Roman, qui a été le bras droit du célèbre chorégraphe. Loin de se figer dans un passé prestigieux, la compagnie évolue aujourd’hui entre reprises des chorégraphies majeures de Béjart et créations, avec plusieurs spectacles chaque saison à Lausanne ainsi que des tournées dans le monde entier. Le programme qui vient d’être présenté à Lausanne pour les fêtes de fin d’année (qui sera repris à l’Opéra Royal de Versailles en avril 2016) est un bel exemple de cette volonté de diversification.
Ballet créé à Tokyo en 1988, Piaf permet d’entendre quelques-unes des plus belles chansons d’amour d’Edith Piaf, avec en point d’orgue le célèbre Non, je ne regrette rien. La chorégraphie se veut un hommage à la chanteuse, dont on vient de fêter le centième anniversaire. Habillés en titis parisiens, les garçons de la compagnie – qui s’est notablement rajeunie ces dernières années – dansent devant des portraits de l’inoubliable interprète. Présentée pour la première fois à Lausanne ce printemps, l’œuvre de Gil Roman Tombées de la dernière Pluie est une chorégraphie originale et mystérieuse à la fois, qui peut se voir comme le rêve angoissé d’un homme confronté à dix femmes évoluant telles des gouttes de pluie, d’où le titre. Le ballet intègre une vidéo de façon très réussie : le danseur s’enferme dans un frigo installé sur un amas de ruines pour réapparaître instantanément sur un grand écran, dans le dédale d’un labyrinthe en sous-sol.
Après l’entracte, le court Liebe und Tod (2002), ajouté au programme à la dernière minute, se révèle le point culminant de la soirée, pas de deux épuré, sensuel et poétique sur une musique de Mahler. On sait que Maurice Béjart, a créé de nombreux ballets inspirés par le compositeur autrichien. Enfin, Le Mandarin merveilleux (1992) renvoie explicitement à l’univers de Fritz Lang, dans un décor sombre et angoissant et des mouvements saccadés. Comme toujours à Lausanne, le BBL s’est produit à guichets fermés, devant un public particulièrement enthousiaste.
Claudio Poloni
|
