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Thomas Hengelbrock maître du sacré

Paris
Philharmonie 1
12/17/2015 -  
Johann Sebastian Bach : Magnificat, BWV 243
Felix Mendelssohn : Psaume XLII «Wie der Hirsch schreit nach frischem Wasser», opus 42 – Vom Himmel hoch

Anna Lucia Richter, Marianne Crebassa (sopranos), Wiebke Lehmkuhl (alto), Werner Güra (ténor), Christian Immler (baryton)
Chœur de l’Orchestre de Paris, Lionel Sow (chef de chœur), Orchestre de Paris, Thomas Hengelbrock


T. Hengelbrock (© Florence Grandidier)


Bach, puis Mendelssohn : cela ne va-t-il pas de soi ? Le dernier concert de l’Orchestre de Paris vient en tout cas de nous le rappeler, grâce à Thomas Hengelbrock, bientôt chef principal associé, dont on se souvient du « week-end allemand » la saison passée.


Chacun le sait : pour la musique ancienne, c’est un baroqueux, qui s’assume, un pur et dur même – en témoignent les disques avec ses Balthasar-Neumann. Le Magnificat de Bach, pourtant, ne sonne jamais sèchement, alors qu’il impose à l’orchestre un jeu dont il est peu coutumier, dans des tempos très vifs. Difficile de rêver interprétation aussi tonique et aussi festive, avec un quintette de solistes à la fois vocalement homogène et stylistiquement pertinent, même si Werner Güra grisonne un peu : soprano limpide d’Anna Lucia Richter, mezzo cuivré de Marianne Crebassa, alto profond de Wiebke Lehmkuhl, baryton clair mais timbré de Christian Immler – superbe « Suscepit Israël » par les trois voix féminines. La beauté de ce Magnificat tient également à la qualité du chœur, juste un peu bousculé par la rapidité dans les vocalises et l’écriture fuguée : malgré l’effectif, imposé de toute façon par les dimensions de la salle, Lionel Sow réussit à le mettre à l’unisson de l’orchestre, fort d’un travail remarquable sur les voix et sur le style.


Il fut un temps où l’on dirigeait Bach comme du Mendelssohn : la tendance s’est plutôt inversée – autre manière de souligner la filiation. La dette envers l’aîné apparaît aussitôt à l’écoute du Psaume XLII et de la cantate de Noël Vom Himmel hoch, où perce également l’ombre de Handel. Le chœur s’est encore renforcé, mais toujours sans aucun effet de masse, il parvient même à une légèreté et une homogénéité qui, ici encore, s’accordent avec la lecture du chef. Lecture très unitaire de pages où il faut trouver la balance entre la pompe et la ferveur, qu’il s’agisse de la quête de Dieu dans le Psaume ou de la joie de la nativité dans la Cantate. C’est le cas de Thomas Hengelbrock, à travers une direction aussi généreuse que recueillie, balayant les clichés sur les prétendues pesanteurs de l’expression romantique du sacré. Placés cette fois devant l’orchestre et non plus entre lui et le chœur, les voix solistes se projettent mieux – du moins lorsqu’on est assis au parterre : noblesse de Christian Immler, pureté lumineuse d’Anna Lucia Richter, qui parfois rappelle un peu Gundula Janowitz. Le bis vient également de Mendelssohn : un récitatif et un chœur de la Nativité tirés de l’oratorio inachevé Christus.


L’intégralité du concert sur le site ArteConcert:






Didier van Moere

 

 

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