About us / Contact

The Classical Music Network

Lyon

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le ventre d’Offenbach

Lyon
Théâtre de la Croix-Rousse
12/11/2015 -  et 13*, 15, 19, 21, 23, 26, 27, 28 décembre 2015
Jacques Offenbach : Mesdames de la Halle
Solistes du Studio de l’Opéra de Lyon: Yete Queiroz (Croûte-au-Pot), Anne-Marie Suire (Ciboulette), Pierre Héritier (Madame Madou), Jérémie Schütz (Raflafla), Florian Cafiero (Madame Poiretapée), Mathieu Gardon (Mademoiselle Beurrefondu), Catalina Skinner-Moreno (La Marchande de plaisirs) – Anne Girouard (comédienne), Thierry Gondet (comédien)
Orchestre de l’Opéra de Lyon, Nicholas Jenkins (direction musicale)
Jean Lacornerie (mise en scène), Bruno de Lavénère (scénographie), Raphaël Cottin, Bérengère Valour (chorégraphie), Thierry Collet (effets magie), Etienne Guiol (images), Bruno Marsol (lumières), Robin Chemin (costumes)


(© Michel Cavalca)


Tandis qu’en cette fin d’année sous signe maraîcher, l’Opéra de Lyon ressuscite Le Roi Carotte, le Théâtre de la Croix-Rousse, avec lequel l’institution lyrique noue un partenariat bien établi depuis plusieurs saisons, se met au même diapason Offenbach, et remet à l’affiche la production de Mesdames de la Halle due à Jean Lacornerie, le maître des lieux – et dont on a pu apprécier au début de l’année avec la mise en scène du Roméo et Juliette de Blacher. L’opérette-bouffe en un acte qui célèbre les Halles de Baltard en construction et la gouaille du «ventre de Paris» est ici introduite par un prologue mené par deux comédiens, Anne Girouard et Thierry Grondet, auxquels est confiée la progression dramatique, à coups d’apartés et connivences avec le public, figeant le plus souvent les personnages en des saynètes de genre. Les préliminaires théâtraux et musicaux mêlent ainsi lettres et musique, entre Emile Zola, Maxime Du Camp et la polyphonie des Cris de Paris de Janequin. L’hétérogénéité présente l’avantage d’allonger un peu le spectacle, et la torréfaction ne manque pas de sapidité. Tirant parti des particularités du plateau, la mise en scène juxtapose l’effectif orchestral et les tréteaux, palettes et autres cageots de marché, complétés par des extraits en noir et blanc de l’émission de Gérard Chouchan et Daniel Karlin, Mémoires d’un vieux quartier, témoignages des derniers jours de Baltard avant leur destruction: les tribulations comiques rejoignent ainsi le folklore d’un univers désormais disparu que célèbre Offenbach dans sa partition, dans un entrelacs d’images et d’émotions.


Comme cela est généralement l’usage à La Croix-Rousse, le spectacle offre une tribune aux chanteurs du Studio de l’Opéra de Lyon, et se montre généreux en travestissements – on pourra saluer les maquillages de Claire Monnet, qui jouent d’un habile équilibre entre tendresse et ridicule. Yete Queiroz imprime à Croûte-au-Pot une rondeur où la juvénilité se confond admirablement avec l’androgynie. Côté messieurs, Florian Cafiero n’économise pas l’exubérance de Madame Poiretapée., face à laquelle rivalise la Mademoiselle Beurrefondu de Mathieu Gardon. Pierre Héritier ne pâlit point en madame Madou dans ces flirts concurrents où s’interpose le Raflafla hâbleur de Jérémy Schütz, qui se glisse dans l’uniforme du stéréotype bidasse et méridional. Anne-Marie Suire distille une fraîcheur touchante en Ciboulette, quand Catalina Skinner-Moreno sait se faire matrone en Marchande de plaisirs dans le tourbillon final de reconnaissance de maternité et paternité, avant les noces réconciliatrices, que Nicholas Jenkins essaie d’accompagner avec des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon qui ont déjà une pratique certaine de ce répertoire.



Gilles Charlassier

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com