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Splendeur et simplicité

Vienna
Konzerthaus
11/19/2015 -  et 7 (Krün), 9 (Hamburg), 12 (Barcelona), 13 (Bilbao), 15 (Bonn), 16 (Amsterdam), 17 (Celle) novembre 2015
Franz Schubert: Trios à cordes n° 1, D. 471, et n° 2, D. 581
Paul Hindemith: Trio à cordes n° 1, opus 34
Ludwig van Beethoven: Trio à cordes n° 3, opus 9 n° 1

Trio Zimmermann: Frank Peter Zimmermann (violon), Antoine Tamestit (alto), Christian Poltéra (violoncelle)


F. P. Zimmermann, C. Poltéra, A. Tamestit (© Mats Bäcker)


Est-il seulement possible de mieux jouer ces œuvres? Voici trois solistes renommés qui, depuis 2007, se réunissent quelques semaines par an pour travailler un programme et partent en tournée comme un véritable ensemble constitué. Le résultat est sidérant: une synthèse idéale de virtuosité individuelle et d’homogénéité, d’interprètes fringants et de chambristes aguerris. On ressent comme une amicale compétition spontanée entre chacun des interprètes: «voici que je te rajoute un gruppetto coquinet!», «voilà mon arpège ascendant prestissimo!», «écoute un peu mon phrasé mélancolique!». Tout cela exécuté en parfaite simplicité et discipline. Les longueurs d’archets sont au poil (démonstration dans l’ouverture magistrale du trio de Beethoven), la justesse expressive tirée au cordeau, les respirations comme celles d’un seul homme.


L’intelligence classique des lectures du Trio Zimmermann lui permet d’amplifier les contrastes dynamiques pour marquer la structure des œuvres sans tomber dans la caricature; les pièces les plus insignifiantes prennent alors un souffle dramatique insoupçonné, comme le fragment de l’Allegro de Schubert. Gageons que si le compositeur avait eu la chance d’entendre son œuvre jouée de la sorte, il aurait repris la plume et complété son trio.


Le programme se clôt sur un Presto beethovénien mené à un train d’enfer, qui ferait presque passer les versions de Heifetz/Primrose/Piatigorsky pour une amicale de retraités. Le public réagit avec un enthousiasme euphorique, et une extériorité assez rare à Vienne pour être remarquée. Preuve si nécessaire, que classicisme ne se conjugue pas avec ennui et qu’il n’est guère utile de sortir l’arsenal baroque pour redécouvrir les pièces du XIXe siècle.


La rareté des apparitions de ce trio le rend d’autant plus précieux; les dates de leurs concerts sont sans nul doute à marquer d’une pierre blanche.



Le Trio Zimmermann interprète Beethoven (disque Bis)
Entretien avec Antoine Tamestit



Dimitri Finker

 

 

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