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Un printemps tout en nuances

Paris
Théâtre du Châtelet
03/30/2001 -  
Joseph Haydn
Quatuor en si bémol majeur «Lever de soleil», op. 76 n° 4 Hob. III. 78
et quatuor en ut majeur, «L'Oiseau» op. 33 n° 3 Hob. III.39

Quatuor Mosaïques
Eric Höbarth et Andrea Bischof (violons), Anita Mitterer (alto), Christophe Coin (violoncelle).







Pour clore un passionnant cycle Haydn de trois concerts, les Midis Musicaux et le Quatuor Mosaïques ont choisi de célébrer le printemps avec deux œuvres de Haydn aux noms évocateurs, le «Lever de soleil» et «L'Oiseau».


Une belle thématique célébrée peut-être un tout petit peu en deçà de ce qu'on peut attendre du printemps, avec une légère tendance à s'appesantir sur la fin de l'hiver, exactement comme le fait Simon dans les Saisons ! Mais c'est une critique mineure en regard de la belle floraison de plaisirs en tous genres qu'ont fait naître les quatre archets inspirés de cette très belle formation qu'est le Quatuor Mosaïques, notamment dans la seconde œuvre exécutée, l'opus 33 n° 3 : la verve et l'allégresse, parfois un peu absente de l'opus 76, étaient bien au rendez-vous dans une interprétation qui a semblé plus libre, plus primesautière : il est vrai que l'œuvre est d'esprit peut-être plus simple et plus directement évocatrice.


Formé à la suite de rencontres au sein du Concentus Musicus de Vienne, le Quatuor Mosaïques a décidé dès ses débuts de jouer sur instruments anciens, en s'attachant à la lisibilité et à une recherche de poésie dans les moindres détails. Ce que l'on admire le plus chez eux : une très belle conduite des voix, claires, parfois même un peu acides mais mettant admirablement en évidence le travail thématique de Haydn ; la capacité à fusionner dans certains passages, les quatre instruments semblant alors ne plus faire qu'un, parler d'une seule voix, pour soudain reprendre chacun sa liberté, avec un sens des transitions ou des contrastes qui fait merveille dans ces quatuors. Les thèmes lyriques ou à l'opposé, virtuoses sont conduits par un violon magnifique d'expression et d'intensité (superbe début de l'opus 76 n° 4) et repris ou soutenus par le violoncelle profond, chaleureux sans ostentation de Christophe Coin. Ce serait plutôt dans les thèmes intermédiaires, ni lents, ni vifs, que parfois l'ensemble manifeste comme une difficulté non pas à chanter mais à faire danser la musique. C'est ainsi que dans certains motifs d'inspiration populaire, comme le menuetto (allegro) du «Lever de soleil»,on aimerait un peu plus de verve, un brin de folie...
Rappelons pour conclure que le Quatuor Mosaïques a réalisé plusieurs disques Haydn, salués par la critique et de nombreuses récompenses. En attendant une rediffusion de ce concert sur les ondes.





Florence Trocmé

 

 

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