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Lorsque Figaro paraît

Liège
Opéra royal de Wallonie
10/18/2015 -  et 20, 22, 24 octobre 2015
Gioachino Rossini: Il barbiere di Siviglia
Lionel Lhote (Figaro), Jodie Devos (Rosina), Gustavo de Gennaro (Il Conte Almaviva), Enrico Marabelli (Bartolo), Laurent Kubla (Don Basilio), Alexise Yerna (Berta)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Guy van Waas (direction)
Stefano Mazzonis di Pralafera (mise en scène, lumières), Jean-Guy Lecat (décors), Fernand Ruiz (costumes)


(© Opéra royal de Wallonie/Lorraine Wauters)


L’Opéra royal de Wallonie reprend pour la deuxième fois sa production du Barbier de Séville mis en scène par Stefano Mazzonis di Pralafera, directeur général et artistique. Surchargé d’intentions comiques et par une chorégraphie envahissante, il contient des idées pour une ou deux autres productions mais, sans toujours être subtil et léger, il s’approche de l’esprit de l’œuvre. Les figurants, dont le domestique de Bartolo, pas plus dévergondé qu’un Paul Préboist, détournent souvent l’attention des protagonistes. Interprété par un travesti, le commis de Figaro sort d’une malle, comme par magie, un nombre invraisemblable d’objets, dont un portemanteau et un siège. Les décors et les costumes placent sans surprise l’action en Andalousie quelques siècles auparavant mais le metteur en scène s’autorise quelques anachronismes et allusions au monde moderne lors des récitatifs. Le spectacle rend aussi, à la fin, un bel hommage à Rossini. L’Opéra royal de Wallonie reste donc fidèle à lui-même et le public ne cache pas son plaisir.


Mais il ne se passe pas grand-chose pendant l’Ouverture, rideau levé, ni sur la scène, ni dans la fosse. Inattendu dans ce répertoire, dirigeant, d’ailleurs, l’ouvrage pour la première fois, Guy van Waas livre une exécution tout juste convenable, manquant de souplesse, de légèreté, de finesse et de dynamisme. L’orchestre se montre moins précis et séduisant que sous la direction de Paolo Arrivabeni, trois semaines auparavant. Sur le plateau, une valeur sûre et une confirmation. Imposant un Figaro malin et sympathique, Lionel Lhote possède une voix accrocheuse, agile et solide qui fait toujours plaisir à entendre – le comédien, lui, évolue toujours aussi naturellement. Jodie Devos incarne Rosina pour la première fois. Deuxième prix au concours Reine Elisabeth l’année passée, la soprano aborde au bon moment un rôle qui lui convient à merveille et auquel elle confère du caractère. Sa voix, virtuose et colorée, corsée et puissante, monte facilement dans l’aigu et s’installe confortablement dans le medium mais elle gagnerait à acquérir encore un peu plus d’ampleur et de souplesse. Espérons que cette chanteuse pleine de ressources, originaire de Libramont, développe ses activités artistiques avec autant d’intelligence qu’une Anne-Catherine Gillet. Le chant, en tout cas, se porte bien en Belgique.


Que peut bien trouver Rosina à l’Almaviva de Gustavo de Gennaro ? Sans jamais totalement convaincre, le ténor argentin déséquilibre la distribution, malgré un jeu d’acteur crédible mais à cause d’un chant de moindre qualité par rapport à ses partenaires, la voix étant terne, peu veloutée, pas toujours assurée. Par conséquent, le spectacle ne présente un intérêt musical que lorsque Figaro paraît. Sans en accuser le caractère bouffe, Enrico Marabelli incarne un Bartolo de belle corpulence, expressif et conquérant les vocalises sans trébucher – il sera de retour, en mars, dans L’Echelle de soie. Laurent Kubla livre une prestation convenable en Basilio, personnage fourbe et infréquentable, vocalement à la hauteur, sans disposer, pour le moment, de moyens plus importants pour aborder des rôles plus lourds dans ce théâtre où il chante fréquemment. Autre habituée des lieux depuis bien longtemps et dominant encore sa voix, Alexise Yerna campe, quant à elle, une Berta nymphomane.



Sébastien Foucart

 

 

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