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Boston fait honneur à son rang

Boston
Symphony Hall
10/08/2015 -  et 9*, 10 octobre 2015
Sebastian Currier : Divisions
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3, opus 37
Johannes Brahms : Symphonie n° 2, opus 73

Lars Vogt (piano)
Boston Symphony Orchestra, Andris Nelsons (direction)


A. Nelsons, L. Vogt (© Liza Voll)


Pour bien des mélomanes, le Boston Symphony Orchestra (BSO) figure en tête des « Big Five » américains, devant Chicago, Philadelphie, New York et Cleveland, sans parler des deux grands orchestres de la côte Ouest, San Francisco et Los Angeles. Le programme que la formation vient de donner en trois concerts dirigés par son chef titulaire, Andris Nelsons, dans le Boston Symphony Hall à l’acoustique remarquable, a donné la preuve que l'orchestre tient son rang. Moelleux des cordes, éclat des cuivres, rondeur des bois…. Boston tel qu’on se l’imagine, un son éclatant certes, mais avec une âme ! Andris Nelsons entame sa deuxième saison en tant que directeur musical, alors même que son mandat vient d’être prolongé jusqu’en 2022. On le sait, le chef letton prendra aussi les rênes du Gewandhausorchester de Leipzig en 2017, une phalange avec laquelle il a déjà annoncé des projets communs avec le BSO.


Le concert a débuté avec Divisions de Sebastian Currier, un compositeur américain vivant à New York. L’ouvrage – une commande conjointe de plusieurs orchestres, dont le BSO – a été créé l’année dernière pour célébrer le centième anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. Cette partition d’une vingtaine de minutes est une grande fresque épique, presque cinématographique, alternant passages sombres et violents et moments de grande douceur – tels le pianissimo final – mettant en évidence les « divisions » de l’âme humaine ayant conduit au conflit. Andris Nelsons a parfaitement réussi à donner cohérence et unité à cette suite de pages très hétérogènes.


En dépit d’attaques souvent brusques et lourdes, le pianiste Lars Vogt – qui remplaçait pour l’occasion Paul Lewis – conçoit le Troisième Concerto de Beethoven comme une partition de chambre, avec un jeu très intériorisé, méditatif et sensible, mais qui a parfois rendu le piano inaudible, surtout dans le second mouvement, sous l’élan et la fougue plus « symphoniques » de Nelsons. Mais quelle précision chez les musiciens, alors que la flexibilité et la fluidité de la lecture du chef ont permis d’aplanir les contrastes entre le soliste et l’orchestre. Le morceau s’est terminé par une ovation debout, l’enthousiasme des spectateurs américains faisant plaisir à voir.


Comme on pouvait s’y attendre, c’est après l’entracte que le BSO et son chef titulaire ont fait des merveilles, dans une superbe interprétation de la Deuxième Symphonie de Brahms. Les nombreux passages solo des bois et des cuivres ont tout d’abord été l’occasion de mettre en valeur les qualités des musiciens, sans parler de la luminosité des cordes. Les dialogues entre les différents pupitres ont une nouvelle fois frappé par leur précision. Evitant toute emphase et grandiloquence, Andris Nelsons a donné élan et clarté à cette lecture, en lui imprimant une impression de fluidité et de naturel, comme si tout coulait de source. Nouvelle ovation debout pour terminer le concert. Une habitude américaine ? Dans tous les cas, amplement justifiée ici !



Claudio Poloni

 

 

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