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Une Cenerentola de rêve

Lausanne
Opéra
10/02/2015 -  et 4, 7, 9, 11* octobre 2015
Gioachino Rossini : La Cenerentola
Serena Malfi (Angelina, dite Cenerentola), Edgardo Rocha (Don Ramiro), Alexandre Diakoff (Don Magnifico), Giorgio Caoduro (Dandini), Laure Barras (Clorinda), Catherine Trottmann (Tisbe), Luigi De Donato (Alidoro)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Pascal Mayer (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Stefano Ranzani (direction musicale)
Adriano Sinivia (mise en scène et scénographie), Arnaud Pontois-Blachère (assistant à la mise en scène), Massimo Troncanetti (décors), Enzo Iorio (costumes), Marco Giusti (lumières), Igor Renzetti, Lorenzo Bruno (images), Lucie Fabry (collaboration artistique)


(© M. Vanappelghem)


Un rêve. C’est ainsi que le metteur en scène Adriano Sinivia a conçu La Cenerentola qui vient d’ouvrir avec éclat la saison 2015-2016 de l’Opéra de Lausanne. Une fillette blonde s’endort en écoutant sa maman lui raconter une histoire. Affublée d’ailes dorées, la petite fait de multiples apparitions tout au long du spectacle, au milieu des interprètes du chef d’œuvre de Rossini. Des projections vidéo font immanquablement penser au célèbre dessin animé de Walt Disney. Des costumes originaux et bariolés complètent la féérie. La production, vive et enjouée, drôle très souvent, sans aucun temps mort, fourmille de trouvailles et de gags, à l’instar des balais et des sceaux qui virevoltent pendant l’Ouverture, ou encore de la parodie du salut de la main de la reine d’Angleterre par Don Magnifico. On rit beaucoup, certes, mais la poésie n’est jamais absente, et c’est précisément ce mélange de légèreté et de profondeur qui rend cette version de Cendrillon si attachante.


Dans le rôle-titre, Serena Malfi a fait très forte impression, malgré quelques raideurs dans la voix en fin de spectacle, trahissant peut-être une certaine fatigue. La chanteuse italienne ressemble comme deux gouttes d’eau à la Cecilia Bartoli des débuts, et la ressemblance ne s’arrête pas au physique, puisque la voix de la jeune artiste a les mêmes graves chatoyants et veloutés que celle de son illustre aînée il y a une vingtaine d’années, ainsi que la même facilité déconcertante et la même agilité dans les vocalises, avec néanmoins une différence de taille : un volume sonore nettement plus important. A n’en pas douter, Serena Malfi fera très vite parler d’elle, d’autant que sa voix devrait lui permettre d’étendre son répertoire à des rôles beaucoup plus dramatiques que les Chérubin, Angelina et autre Rosina qu’elle interprète actuellement sur les plus grandes scènes lyriques. Son prince charmant avait les traits élégants ainsi que la voix lumineuse et raffinée d’Edgardo Rocha, un jeune ténor promis, lui aussi, à une belle carrière. Très impliqué dans son personnage, Alexandre Diakoff – familier du public lausannois – a incarné un magnifique Don Magnifico, roublard et truculent à souhait. Laure Barras et Catherine Trottmann n’étaient pas en reste dans le rôle des deux sœurs, petites pestes aussi sottes que prétentieuses. Par contre, Giorgio Caoduro en Dandini et Luigi De Donato en Alidoro ont constitué une (relative) déception, tant les deux chanteurs italiens ont donné l’impression de constamment forcer sur leurs moyens vocaux. A la tête d’un Orchestre de Chambre de Lausanne mordant et pétillant, Stefano Ranzani a offert une lecture subtile et nuancée, mais néanmoins vive et enlevée, au diapason de la mise en scène. La saison lyrique lausannoise ne pouvait mieux débuter !



Claudio Poloni

 

 

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