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Place aux jeunes... et aux très jeunes Bruxelles Théâtre royal du parc 08/07/2015 - Edvard Grieg: Peer Gynt, Suites n° 1, opus 46, et n° 2, opus 55 (arrangement pour piano à quatre mains)
Ludwig van Beethoven: Marmotte, opus 52 n° 7 (arrangement pour chœur et piano) – Bagatelle opus 33 n° 4 (arrangement pour chœur et piano)
Franz Schubert: Allegro pour piano à quatre mains, D. 947 «Lebensstürme»
Bobby McFerrin: Don’t worry, be happy
Traditionnel: Epo i tai tai – Tamo daleko – Cirandeiro Maria João Pires (piano)
Chorale Equinox, Milos Popovic (piano et direction)
M. J. Pires (© Felix Broede)
A Bruxelles, la musique classique se fait plutôt rare en juillet et en août, à l’exception du concert de midi et quart à 13 heures au Conservatoire pour ceux qui ne travaillent pas pendant la journée ou qui peuvent se libérer de leurs obligations professionnelles à l’heure du déjeuner. Heureusement, pendant une semaine, Classissimo occupe un créneau horaire plus propice : du 7 au 15 août, un concert se tient presque tous les jours à 20 heures au Théâtre royal du Parc, qui se situe à proximité du Palais royal et en face de la Chambre et du Sénat. Le festival programme à la fois des jeunes interprètes et des personnalités bien établies, comme David Cohen, Jean-Philippe Collard-Neven, Marc Grauwels, Abdel Rahman El Bacha, Eliane Reyes, Johan Schmidt ou encore Jean-Claude Vanden Eynden.
Maria João Pires a eu carte blanche pour le premier concert de cette neuvième édition, les œuvres choisies n’étant révélées aux spectateurs que le soir même. L’ordre indiqué dans le programme a été modifié afin d’en structurer les deux parties de manière identique et de prévoir une interruption bienvenue compte tenu de la chaleur dans la salle : d’abord des œuvres pour piano à quatre mains, avec Milos Popovic, ensuite des pages chantées par des enfants des chorales Equinox placées sous la direction artistique de la pianiste portugaise. Le duo traduit correctement, et avec suffisamment de relief, la dimension évocatrice et descriptive des deux Suites de Peer Gynt de Grieg tout en développant une sonorité colorée et variée qui rappelle celle de l’orchestre. L’Allegro «Lebensstürme» de Schubert parait en comparaison mieux décanté et ajusté : exécution assurée, nette, chantante, mais perturbée par les pleurs d’un bambin qui a également manifesté son mécontentement en première partie.
Equinox forme des enfants issus de milieux moins favorisés ou d’origine étrangère à la pratique du chant choral tout en bénéficiant de l’encadrement de musiciens professionnels exerçant à la Chapelle musicale Reine Elisabeth. Les œuvres choisies attestent du principe d’égalité et de partage des cultures sur lequel repose ce projet : outre des pages de Beethoven, les quatorze enfants, majoritairement des filles, entonnent, sous la conduite de Milos Popovic, et accompagnés au piano par Mario João Pires, des chansons traditionnelles maori, serbe et brésilienne, de même que le fameux Don’t worry, be happy, ce qui met de bonne humeur le public qui accompagne les choristes en frappant des mains. La prestation s’avère dans l’ensemble relativement soignée, précise et dynamique alors que l’accompagnement demeure trop neutre et même pas toujours en phase, comme si la pianiste désirait mettre d’abord en avant la chorale par modestie. Parmi ces enfants, combien continueront, une fois adultes, de pratiquer une activité musicale ou, du moins, à s’intéresser à la musique classique ?
Le site de Classissimo
Le site des chorales Equinox
Sébastien Foucart
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