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Femmes entre elles

Oviedo
Cloître du Musée archéologique
07/28/2015 -  
Clara Schumann : Sechs Lieder, opus 13: «Ich stand in dunklen Träumen», «Sie liebten sich beide» & «Liebeszauber»
Fanny Hensel-Mendelssohn : Sechs Lieder, opus 1: «Schwanenlied: Es fällt ein Stern herunter», «Warum sind denn die Rosen so blass?», «Morgenständchen: In den Wipfeln frische Lüfte» & «Gondellied: O komm zu mir»
Pauline Viardot : Cinq poésies toscanes: «L’innamorata», «Serenata fiorentina» & «Povera me!» – Ici-bas, tous les lilas meurent – Trois jours de vendange – Berceuse – Ta chevelure – Un jour de printemps – Hai Luli! – Grands oiseaux blancs

Begona García-Tamargo (soprano), Manuel Burgueras (piano)




La majorité municipale de la capitale des Asturies, Oviedo, a changé lors des dernières élections locales de cette année. Après plus de vingt ans de pouvoir aux mains du Parti populaire, la mairie est désormais dans celle d’une coalition menée par Podemos. Mais le festival estival, Oviedo es música, est heureusement maintenu malgré l’austérité de rigueur.


La deuxième soirée de la série des quinze événements ou concerts de cette année qui doivent animer la ville jusqu’au 4 septembre est consacrée à des compositrices. On peut certes souvent déplorer le caractère artificiel du lien qui unit des artistes femmes pour promouvoir leur roman, leur peinture ou leur composition, la caractérisation féminine étant même sujette à caution mais, en l’occurrence, l’affiche avait une certaine cohérence stylistique et Clara Schumann (1819-1896), la femme de Robert, était de la génération de Félix Mendelssohn, le frère de Fanny Hensel-Mendelssohn (1805-1847), tandis que Pauline Viardot (1821-1910), fille du ténor espagnol Manuel García et sœur de La Malibran, joua du piano à plusieurs reprises avec la première. On ne peut nier leurs influences mais leurs talents propres sont indéniables.



M. Burgueras, B. Garcia-Tamargo (© Stéphane Guy)


Begona García-Tamargo, formée à Madrid, Vienne et Florence et professeur de chant au Conservatoire d’Oviedo, et Manuel Burgueras, qui accompagne Montserrat Caballé depuis 1991, présentent ainsi quelques-uns de leurs lieder et chansons sous les voûtes gothiques ocrées du cloître du musée archéologique, évidemment toujours aussi inadapté aux concerts que les années précédentes (voir ici).


Dans les lieder de Clara, la soprano déploie un vibrato absolument excessif qui ira heureusement en se resserrant mais son chant est très articulé, très clair, un brin professoral. Le pianiste est quant à lui exemplaire ; toujours attentif, sauf au début de Liebeszauber, où il démarre en oubliant curieusement la soprano, et faisant montre d’un toucher infiniment délicat n’excluant pas une fermeté de ligne et d’une justesse de ton notable. Dans les beaux lieder de Fanny, le legato de la soprano est des plus fluides, et on apprécie la douceur du timbre de la chanteuse comme son phrasé et sa musicalité en regrettant toutefois des aigus surpuissants presque pénibles sous les ogives. Les choses se dégradent avec Pauline : on ne comprend strictement rien des paroles italiennes puis surtout françaises. On a déjà du mal à sauver ces quelques mélodies au romantisme attardé, plus ou moins lisztien, extraites d’un catalogue impressionnant, idéales pour meubler une soirée bourgeoise fin de siècle où tout le monde est venu s’ennuyer, mais avec un tel chant, il ne restait plus qu’à se concentrer sur le piano. On retiendra ainsi, pour être honnête, une sérénade florentine langoureuse, presque chaloupée, et un Hai Luli! bien tourné. Le bis, une reprise des Grands oiseaux blancs, ne change pas l’impression générale.



Stéphane Guy

 

 

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