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Un Clermontois à Saint-Riquier

Saint-Riquier
Abbatiale
07/12/2015 -  et 11 juillet 2015 (Saintes)
Georges Onslow: Le Colporteur ou l’Enfant du bûcheron: Ouverture – Caïn maudit ou la mort d’Abel
Ludwig van Beethoven: Symphonie n° 6 « Pastorale », opus 68

Patrick Bolleire (basse)
Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames, Philipp von Steinaecker (direction)


P. von Steinaecker


La trente-et-unième édition du Festival de Saint-Riquier s’achève avec un concert du Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames dénommé auparavant Jeune Orchestre Atlantique. Cette formation basée à Saintes, en Charente-Maritime, accueille des musiciens en formation ou en début de carrière pour s’exercer à la pratique des instruments d’époque dans le répertoire classique et romantique – directeur artistique du festival, Hervé Niquet figure parmi les chefs invités.


Le programme comporte deux compositions d’Onslow (1784-1853), surtout connu pour sa musique de chambre. Distribué à l’entrée de l’abbatiale, le petit texte du programme, rédigé à la main, en français et en picard, introduit succinctement le concert sans préciser le titre des œuvres du Clermontois. Le spectateur doit donc se procurer la brochure du festival pour savoir qu’il entendra d’abord l’Ouverture du Colporteur ou l’Enfant du bûcheron, opéra-comique de 1826, puis Caïn ou la Mort d’Abel (1845). Brève et filant à vive allure, l’ouverture ne laisse pas de souvenir particulier, au contraire de la scène dramatique, dix minutes de musique intense et d’un seul tenant qui ne laisse aucun répit à Patrick Bolleire – découverte intéressante que cette œuvre au métier sûr, malgré des motifs modérément marquants. La basse, qui possède une voix profonde et puissante, chante sa partie avec prestance et un sens dramatique accompli.


Georges Onslow, en son temps, a parfois été surnommé le «Beethoven français», dénomination discutable, au demeurant, ne serait-ce qu’à cause du déséquilibre de son catalogue en défaveur de la musique symphonique, mais elle permet d’établir un lien avec le reste du programme. Pour rappeler la cohérence du festival avec les activités de l’abbaye, labélisée centre culturel de rencontre, la brochure indique que l’exposition en cours actuellement, Anima/Animal, trouve un «écho» dans la Symphonie «Pastorale» (1807-1808) mais il faut reconnaître que le lien, pour le coup, s’avère ténu.


Sous la direction de Philipp von Steinaecker, les musiciens affichent un engagement sincère et mais l’exécution manque de spontanéité et devrait se libérer davantage. La conception s’avère plutôt orthodoxe sur le fond et sur la forme, le chef optant pour des tempi la plupart du temps cohérents, en dépit de l’une ou l’autre accélération contestable. L’orchestre restitue sans trop de difficulté le contenu poétique et évocateur de cette œuvre et marque convenablement les contrastes. La finition laisse cependant à désirer à cause d’irrégularités dans les échanges, d’imprécisions dans la mise en place, de confusions dans certains passages, de phrasés inaboutis. Quelques interventions plaisantes émergent çà et là parmi les bois mais la souplesse des cordes demeure relative tandis que les cuivres ne sonnent pas toujours agréablement en raison de la réverbération de l’acoustique dans l’abbatiale.


Personnage en passe devenir emblématique du festival, le jardinier de l’abbaye apporte comme d’habitude des fleurs lors des saluts puis le public se dirige vers le parvis pour admirer les jeux de lumières et les effets spéciaux projetés sur la façade de l’édifice au son des chantres et de l’orgue. Pour mettre à un terme à un festival, voilà qui change d’un feu d’artifice.


Le site du Jeune Orchestre de l’Abbaye aux Dames



Sébastien Foucart

 

 

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