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Violoniste et musicienne

Geneva
Victoria Hall
07/09/2015 -  et 15 (Berlin), 17 (Köln), 18 (Freiburg), 19 (Friedrichshafen), 22 (Hamburg), 25 (Wien), 29 (Bonn), juin, 2 (Granada) 5 (Mannheim), 7 (Zürich) juillet 2015
Johannes Brahms: Sonate pour piano et violon n° 2, opus 100
Ludwig van Beethoven: Sonate pour piano et violon n° 10, opus 96
Ottorino Respighi: Sonate pour violon et piano en si mineur, P. 110
Maurice Ravel: Tzigane

Anne-Sophie Mutter (violon), Lambert Okris (piano)


L. Orkis, A.-S. Mutter (© Dario Acosta/DG)


Il y a probablement deux artistes en Anne-Sophie Mutter. Il y a une musicienne d’une grande sensibilité capable de nous émouvoir par l’intensité et l’autorité qu’elle dégage ainsi qu’une violoniste d’une grande autorité capable de nous impressionner par la maitrise absolue de son instrument. Ses concerts sont souvent une occasion de se laisser emporter par la musicienne mais de rester un peu extérieurs devant la sévérité de la violoniste.


Cette soirée ne fait pas exception. Le tempo choisi pour le premier mouvement (Allegro amabile) de la Sonate opus 100 de Johannes Brahms est un peu trop vif pour que se dégage la rêverie et la poésie un peu automnale de l’œuvre en dépit des pianissimos pleins de douceur du violon. Les passages plus méditatifs de l’Andante tranquillo sont plus en situation mais l’atmosphère retombe un peu avec le retour de tempi trop rapides dans l’Allegretto grazioso final qui est quand même marqué Quasi Andante. La même impression se dégage de la Sonate opus 96 de Beethoven. Le premier mouvement est plus Allegro qu’Allegro moderato. Plus aérien, l’Adagio espressivo est en revanche plus caractérisé tandis que les musiciens oublient l’indication Poco du Poco Allegretto du dernier mouvement. On ne peut qu’être impressionné par la qualité de la mise en place, des équilibres entre les instrumentistes et surtout devant la beauté de ce violon envoutant mais à nouveau regretter que ce niveau de perfection formelle soit accompagné par un niveau de contrôle qui retienne un peu trop la poésie des œuvres.


Rareté au concert, la Sonate pour piano et violon d’Ottorino Respighi est une œuvre ambitieuse dans sa forme. Anne-Sophie Mutter y trouve beaucoup d’intensité dans les longues phrases du premier mouvement. En dépit d’une partie pianistique très «orchestrée» et assez dense dans le troisième mouvement, les deux musiciens qui se connaissent si bien, font attention à ce que les équilibres soient préservés sans que la dynamique soit sacrifiée. Enfin, ce n’est pas un hasard si les musiciens choisissent le brillantissime Tzigane de Ravel pour clore ce programme. Il ne faut pas bouder son plaisir et apprécier la maîtrise des harmoniques, le vibrato un peu canaille dans les graves, la brillance des aigus et le panache de la violoniste.


Genève est dans une période un peu creuse et il y a fort à parier qu’à un autre moment de la saison, la salle aurait été pleine pour la venue de tels artistes. En tout cas, le public, très calme et très attentif, a fait un triomphe aux artistes et se voit récompensé par plusieurs bis: une Mélodie de Tchaïkovski, une Rumba pleine de panache d’Heifetz, la Première Danse hongroise de Brahms et, surtout, en final, la Méditation de Thaïs. Dans le trop court instant de ces bis, violoniste et musicienne se retrouvent enfin.


Le site d’Anne-Sophie Mutter



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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