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Rencontres cambrésiennes

Cambrai
Théâtre
07/04/2015 -  
Claude Debussy: Deux Danses
Jean Françaix: Concerto pour clarinette
Maurice Ravel: Don Quichotte à Dulcinée – Concerto pour piano en sol majeur

Marie-Pierre Langlamet (harpe), Ronald Van Spaendonck (clarinette), Wolfgang Schwaiger (baryton), Aleksandar Madzar (piano)
Orchestre national de Lille, Frank Strobel (direction)





Juventus célèbre cette année un quart de siècle d’existence. Son fondateur et directeur artistique, Georges Gara, parvient à fidéliser les lauréats (cent six à ce jour), malgré un agenda chargé pour certains. Cette communauté de musiciens européens compte des personnalités désormais bien établies, notamment Alban Gerhardt, Céline Frisch, Sophie Karthäuser, Peter Laul, Graf Mourja, Alexandre Tharaud et Ferenc Vizi, pour citer quelques interprètes qui se produisent lors cette édition, du 4 au 14 juillet.


Qui se produisent mais aussi se rencontrent, un terme cher aux organisateurs de ce festival convivial et ouvert aux personnes que les circonstances de la vie tiennent éloignées de la musique, grâce à un partenariat avec le Conseil départemental du Nord. Comme le temps passe, les lauréats des premières années deviennent des «anciens» mais ces derniers participent encore à l’esprit de compagnonnage et de parrainage qui anime cette résidence annuelle de deux semaines. La liste des lauréats s’allonge chaque année, les jeunes artistes acquérant ce titre étant sélectionnés à leur insu par un comité de musiciens.


Qui dit Juventus dit lauréat mais aussi Cambrai. Pourtant, cette sous-préfecture du Nord n’accueille pas le festival depuis ses débuts, les premières éditions ayant eu lieu à Arc-et-Senans, dans le Doubs. Si des concerts se tiennent pendant la journée ailleurs en ville, et même à l’extérieur, comme au musée Matisse du Cateau-Cambrésis, le festival se déroule le soir au théâtre, qui a d’ailleurs été rénové en 2003 pour recevoir les festivaliers et les musiciens dans de meilleures conditions. Une exception : le concert du 7 juillet est délocalisé en l’abbaye de Vaucelles car le Tour de France s’arrête, ce jour-là, à Cambrai, qui accueille régulièrement cette compétition – même Astérix, dans son tour de Gaule, fait étape à Camaracum pour se procurer des bêtises.



L’Orchestre national de Lille


Pour le troisième concert de cette vingt-cinquième édition, l’Orchestre national de Lille accompagne quatre lauréats sous la direction de Frank Strobel. Dans les Deux Danses («Danse sacrée» et «Danse profane») (1904) de Debussy, la harpiste française Marie-Pierre Langlamet (lauréate en 1994 et membre de l’Orchestre philharmonique de Berlin) s’inscrit parmi les cordes avec le plus parfait naturel mais trop discrètement. Ces dernières jouent de manière plus appliquée que poétique, leur articulation compensant leur manque de finesse et de légèreté. Ronald Van Spaendonck figure parmi les plus anciens lauréats puisqu’il porte ce titre depuis 1991, la même année que Xavier Phillips et Alexandre Tharaud. Le clarinettiste belge démontre l’étendue de son savoir-faire dans le redoutable Concerto (1967) de Françaix, qu’il affronte avec agilité et bonne humeur. La beauté de la sonorité, la longueur du souffle et la précision de la dynamique constituent quelques qualités marquantes de cette stimulante exécution.


Né l’année de la fondation du festival, Wolfgang Schwaiger (lauréat en 2014) caractérise adéquatement chacune des chansons de Don Quichotte à Dulcinée (1932) de Ravel mais l’interprétation demeure scolaire, surveillée, pas assez libre. Prononçant un français soigné, le baryton autrichien possède une voix peu puissante mais fine et une manière de phraser adéquate pour la mélodie. Autre lauréat de la première année, Aleksandar Madzar ne propose pas de conception neuve ou originale du Concerto en sol majeur (1931) de Ravel mais cette exécution cohérente et assurée répond aux attentes. Le pianiste serbe, qui mène une carrière discrète, développe un jeu solide, net et direct qui laisse toutefois place à la poésie dans le mouvement lent. Dans chaque œuvre, Frank Strobel s’attache à trouver le ton juste et à clarifier les voix intermédiaires, apporte de la douceur, de l’esprit et du piquant dans Françaix et Ravel, mais l’orchestre dispense une sonorité d’un raffinement variable.


Après cette prestation, Georges Gara prononce quelques mots, ensuite Maurice Tomé, président de l’Association des amis de Juventus, remet au pianiste, qui prend congé du public avec «Noctuelles» (extrait des Miroirs de Ravel), un trophée pour le remercier de sa fidélité depuis vingt-cinq ans.


Le site du festival Juventus
Le site de Ronald Van Spaendonck
Le site de Wolfgang Schwaiger



Sébastien Foucart

 

 

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