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Un chef et un orchestre à connaître Mons Braine-le-Comte (Eglise Saint-Géry) 06/25/2015 - Felix Mendelssohn: Symphonie pour cordes n° 10
Joseph Haydn: Concerto pour violoncelle n° 1, Hob.VII b.1
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Andante cantabile, opus 11 – Sérénade en ut majeur, opus 48 Marie Hallynck (violoncelle)
Orchestre de chambre Nouvelle Europe, Nicolas Krauze (direction)
N. Krauze (© Laurent Bugnet)
L’Eté musical continue de se dérouler chaque année mais dans une formule plus modeste depuis 2013 : un seul concert à Braine-le-Comte au lieu de plusieurs à Horrues. La directrice artistique, Anne-Marie Potvin, ne sacrifie cependant pas la qualité, ce que confirme la prestation de l’orchestre qui se produit dans l’Eglise Saint-Géry à l’occasion de la vingt-troisième édition.
Créé en 2003 et se produisant seulement pour la deuxième fois en Belgique, l’Orchestre de chambre Nouvelle Europe se présente en formation réduite – douze musiciens dirigés par le fondateur, Nicolas Krauze (né en 1974). Dans la Dixième Symphonie pour cordes (1823) de Mendelssohn, il déploie d’emblée une sonorité typée. D’une vitalité revigorant, l’interprétation se signale par de nombreuses qualités : précision des échanges, fermeté du dessin harmonique, netteté de l’articulation.
Le Premier Concerto pour violoncelle (ca. 1765) de Haydn permet de retrouver Marie Hallynck, fidèle au festival depuis sa première apparition en 2007. Cultivant une riche sonorité, elle livre une interprétation éloquente, vigoureuse mais aussi modérée grâce à de fines nuances dynamiques. De toute évidence, la violoncelliste partage avec cet orchestre de jeunes musiciens une manière identique de jouer tant la connivence entre eux paraît forte. Aidée cette fois de la partition, elle exprime ensuite de nobles sentiments dans l’Andante cantabile (1871) de Tchaïkovski qui conclut la première partie.
Suit une Sérénade pour cordes (1880) de Tchaïkovski aux contrastes affirmés, au lyrisme brûlant et à l’impulsion irrésistible. Nicolas Krauze, qui dirige à mains nues, développe une conception élégante, vivante et solide de cette œuvre rabâchée qui possède de la sorte l’envergure et la densité d’une symphonie de son auteur. Minutieuse et engagée, l’exécution atteste d’un travail approfondi sur le texte et, malgré la cohésion de l’orchestre, de remarquables personnalités émergent. Les musiciens impriment une impulsion entraînante dans la Cinquième Danse hongroise de Brahms, tapant parfois du pied et allant même jusqu’à se lever, portés dans leur élan – l’exercice du bis autorise ce genre de fantaisie. Voilà assurément un chef et un orchestre qui méritent de bénéficier d’une notoriété plus importante.
Le site de l’Eté musical
Le site de l’Orchestre de chambre Nouvelle Europe
Sébastien Foucart
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