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Enthousiasme

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/13/2001 -  
Felix Mendelssohn : Concertos pour piano n° 1 et 2, opus 25 et 40
Robert Schumann : "Manfred" (ouverture), opus 115 - Symphonie n° 4, opus 120


Lang Lang (piano)
Ensemble orchestral de Paris, John Nelson (direction)

Pour ses début parisiens, le (très) jeune pianiste chinois Lang Lang a choisi les concertos de Mendelssohn, jumeaux juvéniles dont l’aîné, comme celui de Liszt, a généralement la faveur du public et des pianistes. A la mécanique infaillible et à la facilité désarmante que l’on reconnaît habituellement aux adolescents prodiges, le vibrionnant Lang Lang, comme animé par une pile électrique, ajoute un enthousiasme communicatif, une envie de jouer et de dialoguer avec l’orchestre qui font plaisir à entendre et à voir. Fonceur, plus espiègle que gracieux ou tendre, mais sachant concéder par moments des touchers plus délicats, il défend une conception très extérieure, qui n’est en rien déplacée dans ces concertos virtuoses et babillants. Sans doute leur volet plus intime, voire dramatique, est-il rendu - revers de la médaille - de façon quelque peu prosaïque, d’autant que le côté spectaculaire de la prestation n’est pas loin d’évoquer par instants l’histrionisme de Chico Marx. En outre, les phrasés, parfois trop raides, versent trop souvent dans une accentuation excessive des temps forts. Ceci étant, un ébouriffant Patetico (Etude en ré# mineur) de Scriabine donné en bis finit d’emporter l’adhésion du public.


Remarquablement discret, vif et nerveux, à l’unisson avec le soliste, l’Ensemble orchestral et son directeur musical, au début du concert, n’avaient pourtant pas convaincu dans une ouverture de Manfred, à laquelle manquaient à la fois l’élan fantastique et les ombres menaçantes. Mais le choix délibéré de textures allégées et d’un ton très direct s’est révélé d’une surprenante efficacité dans la Quatrième symphonie. Dès l’introduction, cette interprétation va de l’avant : jouée d’une seule traite, comme il se doit, et dans des tempi toujours vifs, ce qui est moins ordinaire (vingt-six minutes avec toutes les reprises, à l’exception de celle du final), elle oppose un démenti inattendu aux critiques souvent adressées à l’orchestration de Schumann. Adaptée à une formation restreinte (trente-quatre cordes, que John Nelson va même jusqu’à réduire à un pupitre par partie lors du solo de violon de la Romance), cette lecture dynamique et tranchante n’exclut pas un grand sens des progressions (introduction du final). Privilégiant la prise de risque et la clarté, au détriment, diront peut-être certains, de la réflexion et du mystère, le chef américain met à rude épreuve la sonorité d’ensemble et la technique de ses musiciens. Mais qu’importent quelques anicroches quand tant d’autres chefs se contentent d’un minimum interprétatif dans le grand répertoire ?




Simon Corley

 

 

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