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Farewell Andris !

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/01/2015 -  et 21 (Dortmund), 30 (Oviedo) mai, 3 (Frankfurt), 4 (Hamburg) juin 2015
Richard Wagner : Parsifal: Karfreitagszauber, «Amfortas! Die Wunde!» & «Nur eine Waffe taugt» – Lohengrin: Prélude de l’acte III, «Höchstes Vertrauen hast Du mir schon zu danken» & « In fernem Land»
Antonín Dvorák : Symphonie n° 7 en ré mineur, opus 70, B. 141

Klaus Florian Vogt (ténor)
City of Birmingham Symphony Orchestra, Andris Nelsons (direction)


A. Nelsons (© Marco Borggreve)


L’Orchestre symphonique de la ville de Birmingham a entamé le 19 mai dernier une vaste tournée européenne l’ayant conduit en Allemagne (Stuttgart, Munich...), en Yougoslavie (Zagreb...), en Espagne (Madrid, Oviedo) en attendant de nouveau l’Allemagne, Vienne et Oxford, occasion pour Andris Nelsons, son directeur musical depuis 2008, de faire ses adieux à la tête de l’orchestre, le concert final devant avoir lieu à Birmingham le 17 juin avec la Troisième Symphonie de Mahler.


L’étape parisienne ressemblait comme deux gouttes d’eau au concert qu’ils avaient donné en mars 2012, où une première partie consacrée à des lieder avec orchestre (Mahler), suivie d’une seconde partie entièrement dédiée à une symphonie (la Deuxième de Sibelius). Ce soir, c’était non Jonas Kaufmann mais Klaus Florian Vogt qui était à l’honneur dans plusieurs extraits de Parsifal et de Lohengrin de Wagner. Si l’on est resté quelque peu sur notre faim dans le premier extrait («Amfortas! Die Wunde!») tiré du deuxième acte de Parsifal, sa voix manquant de stabilité et d’affirmation, le personnage n’exprimant pas suffisamment à notre sens la souffrance que l’on était en droit d’attendre (celle-ci suscitant par la suite dans l’opéra les paroles pleines d’amour de Kundry), Vogt convainc plutôt dans l’air suivant et plus encore dans les extraits de Lohengrin. Sa voix gagne en rondeur, en chaleur, les contrastes sont magnifiques («Höchstes Vertrauen hast Du mir schon zu danken»), passant avec souplesse du murmure à l’explosion la plus saisissante): aucun doute, on a bien là à faire à un grand ténor wagnérien, plein d’héroïsme et en proie aux passions les plus violentes en même temps qu’à une certaine fragilité. En bis, avec la même énergie et un engagement comparable, Vogt livra un superbe «Winterstürme wichen dem Wonnemond», extrait cette fois-ci du premier acte de La Walkyrie. A ses côtés, le chef letton s’affirme comme un accompagnateur de premier ordre, habité par une direction tout en élans, notamment dans Lohengrin. D’ailleurs, l’Orchestre symphonique de Birmingham, en dépit de cordes manquant de rondeur notamment chez les violons (les violoncelles s’en tirant bien mieux), fut excellent dans le Prélude du troisième acte, plus convaincant en tout cas que dans le seul extrait orchestral de Parsifal, l’«Enchangement du Vendredi Saint», qui aura manqué de chair autant que de colonne vertébrale.


La seconde partie du concert était consacrée à la Septième Symphonie de Dvořák. Créée en 1885 à Londres, elle se caractérise notamment par la noirceur de son premier mouvement (n’oublions pas qu’elle est en mineur, comme la Quatrième Symphonie d’ailleurs) que Nelsons prend trop sagement, seule la fugue finale finissant par distiller cette atmosphère proche du cataclysme, soutenue par des basses qu’on aurait tout de même souhaité plus entreprenantes. Le deuxième mouvement (Poco adagio) fut le plus beau: inauguré par la clarinette solo veloutée d’Oliver Janes, il permit à l’orchestre de déployer toute l’étendue de ses talents, les cordes bénéficiant enfin de l’ampleur qu’on attendait, les chorals de cuivres participant également de la réussite de ce mouvement qui doit allier savamment douceur, lyrisme et parfois aussi phrasé tourmenté. Grande réussite également, le troisième mouvement que Nelsons dirigea tantôt comme s’il s’agissait presque d’un scherzo brucknérien (quel jeu de timbales!), tantôt comme s’il s’agissait déjà d’une danse slave (le bis du concert ayant en effet été la Deuxième des Danses slaves de l’Opus 72, en mi mineur), son corps s’animant d’une légèreté à l’image d’un orchestre lyrique au plus haut point.


Concluant la symphonie avec élan, Nelsons et son orchestre reçurent les applaudissements chaleureux d’un Théâtre des Champs-Elysées qu’on aurait pu espérer un peu plus rempli compte tenu de la notoriété des artistes à l’affiche.


Le site d’Andris Nelsons
Le site de Klaus Florian Vogt
Le site de l’Orchestre symphonique de Birmingham



Sébastien Gauthier

 

 

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