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Le basson à l'honneur

Paris
Midis musicaux du Théâtre du Châtelet
03/09/2001 -  


Camille Saint-Saëns, Sonate pour basson avec accompagnement de piano, op. 168
Paul Hindemith, Sonate pour basson et piano
Mikhaïl Glinka, Sonatensatz, transcription de la sonate inachevée pour alto et piano
Roger Boutry, Interférences I


Laurent Lefèvre, basson
Alexandre Tharaud, piano







C'est un alliage de timbres rare qu'offrait ce concert construit autour de quatre œuvres pour basson et piano, parmi lesquels deux fleurons de ce répertoire relativement peu étendu, la sonate de Saint Saëns et celle de Hindemith.


Le basson, inoubliable grand-père de Pierre et le Loup s'exprime particulièrement bien dans deux registres distincts, le chant mélodique et l'humour, qui peut tendre parfois au burlesque. Or, les différentes œuvres en présence offraient précisément, dans leurs contrastes, la possibilité de bien percevoir ces deux domaines d'expression. Les mouvements chantants se sont déployés avec intensité, notamment dans le Molto adagio de la belle sonate de Saint-Saëns, requérant à n'en pas douter des capacités de souffle exceptionnelles pour le soliste en raison de la longueur de ses phrases. Il faut noter au demeurant que c'est la dernière œuvre, très tardive puisque datée de 1921, de Saint-Saëns.
Dans Glinka dont était jouée une transcription de la sonate inachevée pour alto, le caractère lyrique de l'instrument est bien mis en valeur, mais dans une veine plus facile, plus populaire et peut-être plus accessible. Très mélodique elle aussi, par moments, la sonate d'Hindemith semble faire appel à tous les registres de l'instrument dans un beau dialogue avec le piano. Mais dans chacune de ces œuvres, à ces pages lyriques s'opposent des pages extrêmement virtuoses, souvent jouées staccato, marches ou scherzi, parfois burlesques dans lesquels les deux instrumentistes se renvoient la balle, à qui jouera le plus incisif ! Le concert se terminait par une pièce extrêmement intéressante de Roger Boutry. Ce compositeur, pianiste et chef d'orchestre, réputé notamment pour ses nombreuses années à la tête de la Musique de la Garde Républicaine, connaît admirablement les instruments à vents et avec Interférences I, composée en 1972, il offrait au basson une œuvre virtuose, pleine de vie et d'allant, centrée sur un très beau solo de basson repris comme en écho mais déployant aussi un fortissimo aux deux instruments, grandiose et puissant.


On fera d'ailleurs à cet égard une légère critique quant à l'équilibre sonore. Le piano a semblé par moments couvrir un peu le basson. Le jeu d'Alexandre Tharaud est extrêmement brillant, acéré, incisif et percussif avec toutefois quelques duretés dans les forte. Le Steinway du Châtelet, assez métallique, a sans doute contribué à cette impression. Laurent Lefèvre, né en 1969 et qui a étudié aussi bien le basson que la musique de chambre, sait donner tout leur impact à ces oeuvres difficiles ; il a semblé aussi à l'aise dans le legato que dans le staccato et il s'est révélé capable de passer en un éclair d'un passage intériorisé à une virtuosité extrême.


Un concert de plus à mettre à l'actif des si dynamiques Midis Musicaux du Châtelet.



Florence Trocmé

 

 

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