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Un hommage à l’école française aux couleurs de l’Espagne

Paris
Palais Garnier
05/02/2015 -  et 3, 4, 9, 11, 13, 15, 16, 19 mai 2015
Paquita
Pierre Lacotte (adaptation et chorégraphie d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa), Ludwig Minkus/Edmé-Marie-Ernest Deldevez (musique, (adaptation et orchestration David Coleman)
Laura Hecquet*/Hannah O’Neill/Amandine Albisson/Alice Renavand/Léonore Baulac (Paquita), Karl Paquette*/Mathias Heymann/Florian Magnenet/Jean-Loup Quer (Lucien d’Hervilly), François Alu*/Sébastien Bertaud/Marc Moreau/Audric Bezard (Inigo), Ida Viikinkoski*/Pauline Verdusen*/Séverine Westermann/Fanny Gorse/Juliette Hilaire/Aubane Philbert/Germain Louvet/Daniel Stokes/Marc Moreau*/Florimond Lorieux (Pas de trois), Stéphanie Romberg*/Fanny Gorse (Dona Serafina), Pascal Aubin*/Takeru Coste (Don Lopez de Mendoza), Bruno Bouché (Le Comte d’Hervilly), Marie-Solène Boulet*/Juliette Gernez (La Comtesse), Ballet de l’Opéra national de Paris, Elèves de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris
Orchestre des lauréats du Conservatoire, Fayçal Karoui (direction musicale)
Luisa Spinatelli (décors et costumes), Philippe Albaric (lumières)


L. Hecquet (© Elias/Opéra national de Paris)


Tandis que L’Histoire de Manon capte les feux de la radiotélévision, avec en point d’orgue les adieux d’Aurélie Dupont le 18 mai, le Palais Garnier accueille aussi, en alternance pour quelques représentations, la reprise de Paquita, revue par Pierre Lacotte pour l’Opéra de Paris. Conçu pour la Grande Boutique en 1846 par Joseph Mazilier, ce ballet romanesque au bon parfum de folklore hispanique et gitan a conquis jusqu’au public russe, dans une version de Marius Petipa – sur une nouvelle partition de Minkus – qui a supplanté l’original, elle-même reconstituée en 1978 par Oleg Vinogradov après six décennies d’oubli – coïncidant avec la chute du régime tsariste – et dont le «Grand Pas» – morceau de bravoure auquel se résumait généralement l’ouvrage au vingtième siècle – était inscrit au répertoire de l’institution parisienne jusqu’en 2000. L’année suivante, le public découvrait le soigneux travail de retour aux sources réalisé par Pierre Lacotte, présent en salle, et salué comme il se doit à la fin de la représentation.


La partie musicale ne prétend pas faire table rase des couches successives, et David Coleman a adapté habilement le matériau pour restituer les couleurs et les saveurs du mélodrame, support d’une chorégraphie éminemment narrative, qui laisse une place de choix à la pantomime, dans le plus pur esprit d’une certaine école française. Cela se révèle de manière éloquente dans l’interprétation d’Inigo, le rival de Lucien d’Hervilly, offerte par François Alu, dans un jeu qui pourrait presque annoncer le cinéma muet. La robustesse du premier danseur sert avec justesse la rudesse du personnage, qui imprime d’ailleurs au premier acte toute sa tension dramatique dans le complot qu’il échafaude avec le Gouverneur Don Lopez – où Pascal Aubin se montre un parfait méchant.


La délicatesse de l’héroïne éponyme éclate autant dans la geste que dans la virtuosité de Laura Hecquet, étoile tout récemment nommée – le 23 mars dernier où elle dansait Le Lac des cygnes – qui illumine admirablement ce rôle romantique d’une belle et sensible fraîcheur. Pointes et fouettés ne souffrent aucune faiblesse, et confirment une technique accomplie, au service d’une expressivité qui ne lui cède en rien. Son partenaire, le Lucien d’Hervilly de Karl Paquette, affirme une remarquable solidité, et respire une jeunesse sans malignité, mais non dénuée d’astuce. On ne saurait passer sous silence le brillant Pas de trois, où s’illustrent vaillamment Pauline Verdusen, Ida Viikinkoski et Marc Moreau. Stéphane Romberg ne manque pas de présence en Dona Serafina, quand Bruno Bouché et Marie-Solène Boulet font juste allure en couple comtal. Signalons enfin l’apparition des jeunes de l’Ecole de danse, ainsi que l’Orchestre des lauréats du Conservatoire, placé sous la baguette pleine d’entrain de Fayçal Karoui, s’écartant du mépris usuel où l’on tient souvent de telles partitions.



Gilles Charlassier

 

 

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