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Paris
Philharmonie 1
04/26/2015 -  et 19 avril 2015 (London)
Igor Stravinsky : Petrouchka
Claude Debussy : Jeux
Béla Bartók : Le Mandarin merveilleux, opus 19, sz. 73: Suite

New York Philharmonic, Alan Gilbert (direction)


A. Gilbert (© Chris Lee)


La Philharmonie de New York, c’est comme une Cadillac qui sort de l’usine, astiquée et flambant neuve, en tout cas pour le second concert de sa tournée parisienne. Une cylindrée de luxe, avec des cuivres chromés, des bois nickel, des cordes luisantes. Alan Gilbert la conduit avec autant d’énergie que de maîtrise : il tient bon le volant, même quand il la lance à fond de train.


Plus qu’un ballet, Petrouchka est une œuvre symphonique, jouée par un orchestre opulent et rutilant, plus rond qu’anguleux, assez massif parfois, qui, plutôt que de faire ressortir la modernité stravinskienne, exalte une luxuriance à la Rimski – avec parfois des épanchements appuyés. L’effervescence, le désordre joyeux de la Semaine grasse disparaissent au profit d’une virtuosité spectaculaire et fascinante.


Curieusement, le chef réussit beaucoup mieux Jeux de Debussy, pourtant à l’opposé de cette brillance. Si l’interprétation privilégie un lyrisme sensuel, très loin des lectures décapées et analytiques des successeurs de Boulez, qui mettent davantage l’accent sur l’atomisation du son, elle préserve une souplesse très chorégraphique, beaucoup plus narrative que dans Stravinsky, ce qu’autorise tout à fait une partition trop souvent présentée comme « abstraite ».


La Suite du Mandarin merveilleux lâche toutes les vannes de l’orchestre et prolonge Petrouchka, le ballet se muant de nouveau en concerto pour orchestre – avec, toujours, des solos magnifiques. Irrésistible coulée sonore, mais dont la frénésie sauvage reste trop lissée, peu sensible à la cruauté et au grotesque, sans doute parce que, ici encore, le chef se préoccupe moins de raconter ou d’évoquer que de faire sonner et reluire. Mais avec quelle maestria !


En bis, une Ouverture d’Egmont de la même eau, parfaite mais peu habitée, encore moins drame en miniature. Dira-t-on que tout cela est très « américain » ? Qu’Alan Gilbert est le premier chef de la Philharmonie new-yorkaise à ne pas s’enraciner dans un vieux continent ?



Didier van Moere

 

 

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