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Réjouissante Italienne

Metz
Opéra de Metz
11/17/1999 -  et 19, 21 Novembre 1999
Gioacchino Rossini : L’Italienne à Alger
Marie-Ange Todorovitch (Isabella), Nicolas Cavalier (Mustafa), Gilles Ragon (Lindoro), Brigitte Lafon (Elvira), Annamaria Popescu (Zulma), Eric Martin-Bonnet (Haly), Jacques Calatayud (Taddeo)
Christian Gagneron (mise en scène)
Philharmonie de Lorraine, Choeurs de l’Opéra de Metz, Giuseppe Grazioli (direction musicale)

La soirée ne commençait pas de la meilleure façon : le décor déjà, plutôt surchargé et évoquant plus l’atmosphère d’un chalet nordique façon " Ikea " que l’intérieur d’un sérail à Alger ; les voix également, avec une Elvira qui semble un peu juste vocalement ; le jeu scénique des chanteurs, avec une paire Elvira/Zulma caricaturée à l’extrême ; enfin, des récitatifs accompagnés par un continuo amplifié par un infâme microphone (honnêtement, je préfère encore entendre le cliquetis d’un mauvais clavecin que de supporter cette bouillie remixée).
Les rôles masculins qui suivent sont d’un niveau supérieur : Nicolas Cavalier campe un Mustafa bouffon à souhait, et même si Gilles Ragon (Lindoro) laisse apparaître des faiblesses dans certains traits de virtuosité, ses talents d’acteur valent le détour.
Mais c’est avec l’apparition d’Isabella et Taddeo que l’opéra prend une autre dimension. Magnifique lyrisme de Jacques Calatayud (la plus belle voix de la soirée selon moi), parfait de sobriété dans le comique. Extraordinaire aisance de Marie-Ange Todorovitch, tant sur le plan vocal que scénique. L’air d’Isabella précédant le tête-à-tête avec Mustafa est un modèle de retenue et de continuité dans le souffle.
Le metteur en scène Christian Gagneron prend le livret à la lettre (par exemple l’aria di sorbetto d’Haly, autrement dit l’air de sorbet, durant lequel des confiseries sont distribuées dans le public) et cela donne des moments truculents ! On assiste, dans le deuxième acte surtout, à un véritable délire visuel, avec des mimiques et des anachronismes dignes des Monty Pythons. Quelques belles trouvailles, comme dans la scène de rencontre d’Isabella et Lindoro, soulignent efficacement les sentiments des personnages. Au fil du spectacle, la seule présence sur scène de Jacques Calatayud (Taddeo), Gilles Ragon (Lindoro) ou de Nicolas Cavalier (Mustafa) suffit à faire venir malgré nous un sourire à nos lèvres.
Malgré des seconds rôles un peu en retraits (Elvira/Zulma pas franchement passionnantes, et un Haly qui malgré une belle voix ne semble pas trop savoir que faire de son personnage), malgré quelques décalages dans les scènes les plus complexes, on ressort réjouit et dynamisé de cette Italienne à Alger.



Dimitri Finker

 

 

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