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Je veux l’entendre encore

Liège
Opéra royal de Wallonie
04/17/2015 -  et 19*, 21, 23, 25 (Liège), 30 (Charleroi) avril 2015
Georges Bizet: Les Pêcheurs de perles
Anne-Catherine Gillet (Leila), Marc Laho (Nadir), Lionel Lhote (Zurga), Roger Joakim (Nourabad)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Marcel Seminara (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Paolo Arrivabeni (direction)
Yoshi Oïda (mise en scène), Tom Schenk (décors), Richard Hudson (costumes), Fabrice Kebour (lumières)


(© Jacques Croisier)


Créée à l’Opéra-Comique en juin 2012, cette production des Pêcheurs de perles (1863) relègue au rang de vieillerie le Rigoletto de mars: voilà, au moins, une mise en scène qui ne se démodera pas. Yoshi Oïda opte pour la simplicité et se concentre sur l’essentiel mais la direction d’acteurs tend à s’effacer au profit du décor qui évoque l’Orient par touches discrètes, plus le Japon que Ceylan, d’ailleurs. Des lumières aux teintes bleutées éclairent un plan incliné peint de façon abstraite et sur lequel se devine le mouvement des vagues. Quelle merveille de simplicité que ces corbeilles en osier suspendues représentant des coques de bateau – une fois éclairée, l’une d’elle évoque la lune. Un spectacle économe, beau et prenant.


Quatre personnages, seulement. L’Opéra royal de Wallonie a réuni des chanteurs belges francophones au style convenable et à la déclamation rigoureuse. D’une beauté naturelle, Anne-Catherine Gillet possède un timbre à la fragrance délicate, en particulier dans le medium. Emise sans effort, la voix demeure limpide et bien assise dans les graves mais de temps à autre, les consonnes manquent de netteté et les aigus de plénitude – impossible cependant de résister au charme de cette Leila, au joli ventre toujours à l’air. Ténor au timbre clair mais à ligne parfois instable et à l’intonation pas toujours parfaite, Marc Laho compose un Nadir touchant, presque trop fragile – il chante sa romance avec poésie et mélancolie mais sans alanguissement.


Remarquable dans le rôle de Zurga, auquel il apporte de la personnalité, Lionel Lhote compense un timbre relativement ordinaire par un chant de grande école et une déclamation affutée – quel beau tempérament d’artiste. Roger Joakim impose, quant à lui, un Nourabad imposant et chanté avec toute l’autorité que requiert ce personnage plus secondaire. Traités comme un chœur antique, les choristes affichent moins de netteté et de cohésion que d’habitude – impossible de saisir ce qu’ils chantent. Délié, précis et éloquent, l’orchestre, en revanche, ne déçoit pas sous la direction éclatante et équilibrée de Paolo Arrivabeni, soucieux de restituer au mieux l’orchestration habile et l’invention mélodique de l’opéra de Bizet. Une fois de plus, l’absence de biographie des artistes dans le programme constitue une regrettable lacune.



Sébastien Foucart

 

 

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