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Hors norme Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/08/2015 - et 4 décembre 2014 (Tokyo), 7 mars 2015 (Utrecht)
Kenji Sakai: Blue Concerto
Olivier Messiaen: Turangalîla-Symphonie
Angela Hewitt (piano), Cynthia Millar (ondes Martenot)
Yomiuri Nippon Symphony Orchestra, Sylvain Cambreling (direction)
A. Hewitt/S. Cambreling (© Bernd Eberle/Marco Borggreve)
Le programme s’inscrit dans la thématique relativement banale du KlaraFestival, du 6 au 31 mars : l’amour («If love could be»). Sylvain Cambreling dirige un Orchestre symphonique Yomiuri du Japon concentré et impassible dans la Turangalîla-Symphonie (1946-1948) de Messiaen. Très réactifs, les musiciens tokyoïtes développent de magnifiques sonorités qui s’harmonisent avec celles du Fazioli d’Angela Hewitt et des ondes Martenot de Cynthia Millar, deux excellentes interprètes qui fréquentent cette œuvre hors norme depuis longtemps.
Le chef clarifie les voix intermédiaires et dose la puissance pour éviter la moindre impression d’écrasement. Un rythme irrésistible parcourt cette exécution qui dégage autant de force que de délicatesse. L’ancien directeur musical de la Monnaie, de 1981 à 1991, obtient de cet orchestre une exécution transparente et contrôlée, les pianissimi se percevant avec netteté. Le bilan instrumental s’avère lui-aussi remarquable : cordes unies et chaleureuses, bois fins et éloquents, percussions claires et précises. Le public réserve un accueil triomphal à cette interprétation spirituelle, passionnée et euphorique qui restera gravée dans la mémoire.
Dédié à Gerard Mortier, décédé il y a un an jour pour jour, le Blue Concerto (2014) de Kenji Sakai (né en 1977) occupe la courte première partie. Ce concerto pour orchestre d’un peu moins de vingt minutes nécessite un orchestre important et richement fourni en percussions. Beaucoup d’effets et de moyens mais peu de contenu pour cet ouvrage au langage incertain, moderne sans être original, et dans lequel les recherches sur le son prévalent sur le reste. Le programme indique que l’œuvre de ce compositeur japonais témoigne de l’influence de Messiaen mais la référence à ce dernier s’avère peu évidente à l’écoute de ce concerto. L’intérêt du concert réside ailleurs.
Le site de l’Orchestre symphonique Yomiuri du Japon
Le site de Kenji Sakai
Sébastien Foucart
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