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Plénitude sonore

Paris
Philharmonie 1
02/25/2015 -  et 26* février 2015
Serge Prokofiev : Symphonie n° 1 «Classique», opus 25 – Concerto pour violon n° 2, opus 63
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Le Lac des cygnes: Suite, opus 20a

Leonidas Kavakos (violon)
Orchestre de Paris, Youri Temirkanov (direction)


Y. Temirkanov (© Sasha Gusov)


Youri Temirkanov (né en 1938) dirige Prokofiev et Tchaïkovski. Rien de nouveau sous le soleil dans le programme retenu par le chef russe, qui fait tourner des partitions souvent proposées au public français, ces dernières années (avec le Philharmonique de Saint-Pétersbourg): la Première Symphonie de Prokofiev (comme en 2011 aux Champs-Elysées ou en 2007 à Pleyel), son Second Concerto pour violon (comme en 2003) à Toulouse et la suite du Lac des cygnes de Tchaïkovski (comme en 2009 au TCE).


Temirkanov, chef routinier? On serait tenté de le penser, tant l’artiste d’origine tcherkesse, désormais âgé de 76 ans, paraît se complaire dans des tempos aussi maîtrisés qu’attendus et dans des contrastes de nuances sans aspérités ni violence. Routine haut de gamme néanmoins, qui offre un Tchaïkovski «quatre étoiles» – glissant sur les oreilles comme le caviar de béluga sur les babines du shah d’Iran. Ce Lac des cygnes (1876) offre un confort sonore d’une chaleureuse simplicité, même si les tempos de la «Valse» et surtout de la «Danse des petits cygnes» s’alanguissent à l’excès. Dans Prokofiev, le style du successeur de Mravinski réussit beaucoup mieux à une Symphonie «Classique» (1917) délicieusement sculptée et à l’humour subtil – une œuvre que Temirkanov avait déjà donnée avec l’Orchestre de Paris en 1984, dix ans après leur toute première collaboration – qu’à un Concerto en sol mineur (1935) stéréophonique, qu’on pourrait espérer plus anguleux et moins uniforme.


Ce sont les instrumentistes qui triomphent. Leonidas Kavakos (né en 1967), d’abord: prince ténébreux de l’archet, aux sentiments imperceptibles à l’œil (sur le visage comme dans la gestuelle) mais qui s’expriment dans le violon avec une exigence rare. Une exigence qui s’incarne dans la netteté renversante des traits et un vibrato sans fioritures. Les musiciens de l’Orchestre de Paris, ensuite: absolument irréprochables dans la Symphonie de Prokofiev, quasiment parfaits dans le ballet de Tchaïkovski. A tel point qu’on doit résister au jeu du «tableau d’honneur»... lequel obligerait à couvrir d’éloges harpe, flûte, clarinette, violon et violoncelle solos. Au-delà, on ressent comme une fierté à constater l’excellence de la tenue d’ensemble de cette formation à laquelle Paavo Järvi aura décidemment fait beaucoup de bien. C’est enfin le triomphe de l’acoustique de la Philharmonie: il n’y avait qu’à entendre la perfection de l’écho terminal du premier mouvement de l’Opus 25 de Prokofiev pour comprendre que Paris a – enfin – la salle qu’elle attendait.


Le site de Leonidas Kavakos



Gilles d’Heyres

 

 

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