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Le couronnement de l’espoir

Paris
Conservatoire National
02/27/2001 -  
Claudio Monteverdi : L’Incoronazione di Poppea
Isabelle Poinloup (La Fortune), Isabelle Jandeau (La Vertu), Hanna Bayodi (L’Amour), Ariana Vafaradi (Néron), Ekaterina Godovanets (Octavie), Barbara Ducret (Poppée), Jérémy Reynolds (Othon), Elena Cojocaru (Drusilla), Françaois Lis (Sénèque), Mathias Vidal (Arnalta), Christophe Dumaux (La Nourrice), Isabelle Ovadia (Valletto), Hanna Bayodi (Damigella), Sébastien Droy (Lucain)
Orchestre du département de musique ancienne, Emmanuelle Haïm (direction)
Jean-Calude Berutti (mise en scène)


Voici un « spectacle d’étude », réunissant exclusivement des musiciens du Conservatoire de Paris, qui pourrait faire rougir pas mal de structures plus établies. Il démontre surtout la bonne forme du Conservatoire de Paris, un réel motif de satisfaction.


La distribution vocale ne présente aucune faille, jusque dans ses seconds rôles elle offre d’agréables surprises, comme la pétulante Isabelle Obadia en Valletto (que l’on pourra d’ailleurs retrouver à l’académie du festival d’Aix cet été). Tout juste pourra t’on reprocher à l’Othon de Jérémy Reynolds un manque de relief et à la Drusilla d’Elena Cojocaru une voix un peu chétive. Mais que de plaisir à entendre la voix profonde et souple de la basse François Lis en Sénèque, le beau timbre de la mezzo Ekaterina Godovanets en Octavie, la richesse de nuances et le sens de l’articulation d’Ariana Vafaradi en Néron. La découverte de la soirée restera la soprano Barbara Ducret (Poppée) dont le charme de la voix, la richesse du timbre, cette capacité à imprimer à certaines inflexions une langueur irrésistible auront impressionné, même si elle a parfois tendance à chanter un peu trop fort (mais sa voix appelle des espaces bien plus grands il est vrai !). Une mise en scène très lisible et relativement animée conduit tous ces chanteurs à s’impliquer encore plus dans leurs rôles, tant mieux !


Vue la dimension parcellaire de la partition d’orchestre, le travail du chef dans Le Couronnement dépasse toujours la simple interprétation pour approcher celui d’une véritable re-création. En privilégiant le clavecin (ils sont deux et quasi omniprésents), les cordes pincées, ainsi que des vents très « fruités », Emmanuelle Haïm confère une constante vivacité à la partition. Son pur travail de direction (accompagnement des chanteurs, équilibre fosse/scène, cohérence de l’orchestre) est remarquable. Longtemps continuiste auprès de grands chefs baroques, elle entame une carrière de directrice musicale tout à fait encourageante. On pourra l’entendre avec l’ensemble vocal et instrumental de musique baroque qu’elle a fondé début 2000 – le Concert d’Astrée – et lors du Glyndebourne Touring Opera dans Rodelinda cet automne.


Cette très belle soirée aura flatté les oreilles et les yeux, mais notre mémoire ne devra pas oublier tous ces noms qu’à coup sûr on reverra sur d’autres scènes.




Philippe Herlin

 

 

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