About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Prolixe contemporanéité

Paris
Palais Garnier
02/03/2015 -  et 5, 6, 9, 13, 14, 16, 20 février 2015
Nicolas Paul : Répliques
György Ligeti (musique), Paul Andreu (scénographie), Adeline André (costumes), Madjid Hakimi (lumières)
Denis Chouillet, Nicolas Mallarte (piano)
Ludmila Pagliero*, Vincent Chaillet*, Valentine Colasante*, Laurence Lafon*, Jennifer Visocchi*, Aurélien Houette*, Alexandre Carniato*, Bruno Bouché*, Eve Grinsztajn, Stéphane Bullion, Letizia Galloni, Pauline Verdusen, Eléonore Guérineau, Adrien Couvez, Daniel Stokes, Julien Cozette
Pierre Rigal : Salut (création)
Joan Cambon (musique), Roy Genty (costumes), Urs Schönebaum (lumières), Sébastien Trouvé (ingénieur du son)
Stéphanie Romberg*, Marine Ganio*, Caroline Robert*, Marion Barbeau*, Lucie Mateci*, Caroline Osmont*, Sophia Parcen*, Ida Viikinkoski*, Jérémie Bélingard*, Benjamin Pech*, Yann Chailloux*, Axel Magliano*, Hugo Vigliotti*, Takeru Coste*, Pablo Lagasa*, Jean-Baptiste Chavignier*, Eugénie Drion, Florent Melac
Benjamin Millepied : Together alone
Philip Glass : Etude pour piano n° 4
Aurélie Dupont, Marc Moreau
Edouard Lock : Andréauria
David Lang (musique), Stéphane Roy (scénographie), Liz Vandal (costumes), John Munro (lumières)
Alice Renavand, Valentine Colasante, Mélanie Hurel, Héloïse Bourdon, Fanny Gorse, Lydie Vareilhes, Stéphane Bullion, Mathias Heymann, Josua Hoffalt, Simon Valastro, Germain Louvet
Ballet de l’Opéra national de Paris


Salut en répétition (© Agathe Poupeney/Opéra national de Paris)


Selon un usage consacré par les saisons successives, les programmes hétérogènes et contemporains de Garnier constituent souvent un tremplin pour de nouvelles figures chorégraphiques. Issu des forces de la maison en tant que sujet, Nicolas Paul, après avoir réglé ses premières pièces pour les spectacles de l’Ecole de danse, en donne l’exemple avec Répliques, créé en 2009. Pour séduisante que puisse paraître l’entreprise de mettre des pas sur la musique de Ligeti, l’absence de réelle continuité dramatique peine à mettre en valeur des pages aussi remarquables que l’«Omaggio a Frescobaldi», ultime morceau – sur douze notes – tiré de Musica ricercata, à côté de deux des Trois Pièces pour deux pianos («Monument» et «Bewegung») et du dernier mouvement (Lamento) du Trio pour cor, violon et piano. L’ensemble repose essentiellement sur une scénographie navigant entre bleutés et gris signée par Paul Andreu, privilégiant une certaine labilité gestuelle d’où se distingue Vincent Chaillet par une énergie reconnaissable autour de laquelle le plateau semble s’ordonner, à défaut de se coordonner.


La création de Pierre Rigal ne dément pas l’allure décousue du propos. Si le lumineux tableau inaugural, baigné d’une clarté citron, produit son effet au sortir de la torpeur du numéro précédent – on reconnaît le minimalisme élégant des lumières d’Urs Schönebaum – l’élan porté par les premières variations redondances autour du salut, sur des pulsations efficaces réglées par Joan Cambon et Sébastien Trouvé, virent rapidement à l’exercice de vaines contorsions. Le vocabulaire chorégraphique, s’il l’on peut considérer qu’il y en a un, ne se préoccupe guère de technicité, et pas davantage d’expressivité. Après une plage extatique tenant surtout d’un tunnel conséquent, la coda essaie de renouer avec la dynamique du début, sans que la performance n’affirme une recherche formelle perceptible.


Ajouté quelques semaines avant le cycle de représentations, le pas de deux Together alone réglé par le directeur de la danse, Benjamin Millepied, pour Aurélie Dupont et Hervé Moreau – lequel, blessé, s’est fait remplacer par Marc Moreau, afin que l’homonymie patronymique ne perturbe pas trop le public – se souvient plus qu’ostensiblement de Robbins – en particulier de Dances at a Gathering, dont la dernière reprise remonte à juin dernier. Il n’est pas jusqu’au tonalisme mélancolique de Glass qui ne réveille les ombres de Chopin – sans se hausser jusqu’à la plénitude du compositeur romantique. La pièce ne recherche pas l’innovation, et se contente de flatter le spectateur, comme l’égérie Aurélie Dupont au crépuscule de sa carrière mais non de ses moyens.


Enfin, Andréauria d’Edouard Lock a retenu la leçon de Forsythe, avec la débauche de virtuosité et de rapidité exigée de la part des interprètes, lesquels trouvent ainsi un étourdissant contrepoids dans l’équilibre de la soirée, même si l’écriture gestuelle privilégie la répétition plus ou moins mimétique. Comme pour Salut, et nonobstant une maîtrise plus authentique du génie chorégraphique, une condensation du propos aurait été bienvenue. La concision ne semble visiblement pas une vertu partagée par certaines contemporanéités.



Gilles Charlassier

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com