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Francophilie suédoise

Strasbourg
Opéra national du Rhin
12/20/2014 -  
Mélodies de Reynaldo Hahn, Francis Poulenc, Charles Martin Loeffler et Camille Saint-Saëns
Chansons (Joseph Kosma, Norbert Glanzberg, Leo Ferré, Michel Legrand, Francis Lemarque, Charles Trenet, Georges Moustaki, Barbara)

Anne Sofie von Otter (mezzo-soprano), Bengt Forsberg (piano), Antoine Tamestit (alto), Bengan Janson (accordéon)


A. S. von Otter (© Richard Dumas)


Douce France, c’est le titre d’un excellent récital d’Anne Sofie von Otter publié récemment chez Naïve, parution en deux volets : un premier CD de mélodies françaises et un second CD consacré de façon moins attendue à la chanson : Barbara, Ferré, Legrand, Moustaki... Programme de surcroît collectif, associant Bengt Forsberg, l’accompagnateur de toujours au piano, à une belle équipe d’autres amis, selon une recette chambriste désormais bien éprouvée par la mezzo-soprano suédoise.


Douce France, c’est aussi le titre d’une tournée de concerts européenne, sur le même principe, qui a commencé fin 2014 et va se poursuivre de façon discontinue en 2015, avec des groupes d’accompagnateurs qui varieront un peu selon les disponibilités de chacun. A Strasbourg, outre l’incontournable Bengt Forsberg on bénéficie de la présence d’Antoine Tamestit à l’alto et de l’accordéoniste suédois Bengan Janson. Au gré d’arrangements divers (on aimerait en savoir davantage sur les signataires de ces adaptations, invariablement réussies) la voix d’Anne Sofie von Otter se trouve plus richement entourée que lors d’un récital traditionnel. Avec aussi une place laissée à ces invités pour des pièces en solo ou en musique de chambre, auxquelles la diva assiste discrètement, sans jamais quitter la scène.


Ambiance contrastée entre une première partie dédiée à des textes peu connus de la mélodie française de salon, et un second volet d’une proximité différente. Pourtant dès cette première partie la glace se rompt facilement. D’emblée la chanteuse adresse la parole à la salle, dans un français moins impeccable que son expression chantée mais fort présentable. Chaque groupe de mélodies est introduit par quelques explications simples, quelques images valorisantes à l’appui. Chaque invité instrumental est également invité à s’exprimer à l’occasion, sur un ton détendu. Et la recette marche bien, voire rend le public étonnamment réceptif. L’occasion aussi de découvrir par exemple les Mélodies pour voix, alto et piano de l’Américain d’origine alsacienne Charles Martin Loeffler, d’une atmosphère symboliste surchargée qui vaut effectivement le détour. L’alto d’Antoine Tamestit se glisse aussi dans d’habiles versions chambristes d’A Chloris de Reynaldo Hahn ou de la Danse macabre de Saint-Saëns, voire l’accordéon de Bengan Janson propose ses services quand il s’agit de trouver un équivalent quelque peu décalé à l’harmonium utilisé à l’origine pour certaines de ces pièces. A noter aussi deux très belles pages pour alto de Vieuxtemps en intermède, dont une splendide et rare Elégie, pour alto seul.


Après l’entracte un micro s’invite pour autoriser à l’interprète à changer de voix, devenir plus proche encore, en adoptant des chansons françaises devenues quasiment classiques : Les Feuilles mortes de Kosma, Avec le temps de Léo Ferré, Göttingen de Barbara... Appropriations sans mimétisme d’ailleurs, Anne Sofie von Otter se gardant bien de singer ses modèles mais cherchant avant tout à interpréter en toute sincérité des titres qui lui tiennent à coeur. Altiste et accordéoniste s’approprient quant à eux Richard Galliano ou Django Reinhardt... En toute convivialité, la fête est totale.



Laurent Barthel

 

 

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