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Salonen et les sortilèges

Paris
Philharmonie 1
02/04/2015 -  et 5 février 2015
Maurice Ravel : Ma mère l’Oye – L’Enfant et les sortilèges
Omo Bello (La Pastourelle, La Chouette, La Chauve-Souris), Sabine Devieilhe (Le Feu, La Princesse, Le Rossignol), Julie Pasturaud (La Bergère, Un pâtre, L’Ecureuil, La Chatte), Hélène Hébrard, (L’Enfant), Elodie Méchain (La Mère, La Tasse chinoise, La Libellule), François Piolino (La Théière, L’Arithmétique, La Rainette), Jean-François Lapointe (L’Horloge comtoise, Le Chat), Nahuel Di Pierro (Le Fauteuil, L’Arbre)
Chœur de l’Orchestre de Paris, Lionel Sow (chef de chœur), Maîtrise de Paris, Patrick Marco (chef de chœur), Orchestre de Paris, Esa-Pekka Salonen (direction)


E.-P. Salonen (© Clive Barda)


Ravel, l’Orchestre de Paris, Esa-Pekka Salonen... on attendait évidemment beaucoup d’un tel concert. La version intégrale de Ma mère l’Oye, brille de mille lumières subtiles, de timbres raffinés : l’acoustique flatte le fruité des bois, le moelleux des cordes d’un orchestre en excellente forme. Le chef finlandais joint la souplesse du geste à celle des phrasés, créant une atmosphère de magie chambriste, de transparence parfois onirique.


L’Enfant et les sortilèges n’atteint pas à la même poésie mystérieuse, comme si les sortilèges étaient d’abord ceux de l’orchestre ravélien, plus virtuose que jamais. On entend tout, la Pendule se détraque, l’Arithmétique caracole, la Tasse et la Théière sont plus music-hall que jamais, le jardin tisse ses sonorités arachnéennes. Mais la direction reste plus sensible à l’exercice de style qu’à l’imaginaire enfantin visité par la prose de Colette, à l’opposé d’une certaine tradition française. Faut-il s’en plaindre ? C’est si beau, cet orchestre...


Le bât blesse, en revanche, du côté des voix. On sait que l’acoustique a tendance à les noyer, qu’elles sont même inaudibles à certaines places, mais il n’empêche, même au parterre de face... Omo Bello chante mal, Elodie Méchain court après ses syllabes et son grave, Nahuel Di Pierro, le nez dans sa partition, ne maîtrise pas ses parties, Julie Pastouraud passe seulement son chemin, comme l’Enfant pâlichon d’Hélène Hébrard, au timbre mat. Restent, heureusement, Sabine Devieilhe, modèle de technique et de style, vocalise impeccable pour le Feu, phrasé rêveusement galbé pour la Princesse, Jean-François Lapointe, qui campe son somptueux baryton en Horloge altière, François Piolino, impayable dans tout ce qu’il chante.



Didier van Moere

 

 

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