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So British!

Toulouse
Halle aux Grains
02/23/2001 -  
Witold Lutoslawski : Ouverture pour cordes
Lennox Berkeley : Sérénade pour cordes
Alan Hovhaness : Concerto pour violon et cordes N°2
William Walton : Sonate pour orchestre à cordes

Orchestre de Chambre National de Toulouse, Alain Moglia (violon et direction)

Que les saisons de concertos toulousaines seraient décidément sans surprises, sans l’infatigable curiosité d’Alain Moglia!

Mis à part une pièce assez brève de Lutoslawski, ce concert offrait un panorama intéressant de musique anglo-saxonne, répertoire aussi intéressant que négligé en nos contrées, alors même que les musiciens britanniques font parfois bien plus pour la musique française que nous, ce qui fait tout de même réfléchir sur le chauvinisme que nous prêtons volontiers aux anglais, soit dit en passant.

Assez souvent décrié et accusé de facilité, l’américain Alan Hovhaness a pourtant accouché d’une Mysterious Mountain (celle-là était facile) de belle venue, surtout défendue par Reiner ou Stokowsky. Malgré quelques beaux passages élégiaques, son peu passionnant Second concerto pour violon donnerait raison à ses détracteurs par la faiblesse de ses idées musicales et son aspect répétitif.
La musique de Lennox Berkeley, quasi inconnu qui fut pourtant professeur à la Royal Academy of Music de 1946 à 1968 puis anobli en 1974, ne manque, elle, pas de charme. Elle incarne à merveille ce courant néo-classique anglais teinté d’un discret lyrisme romantique, dont un Delius pourrait être le père. D’un ton général plein de fraîcheur mais non dénuée d’ampleur, cette Sérénade ne succombe jamais à la facilité ou à la banalité mélodique ou harmonique.
Mais, sans surprise, le concert a culminé avec la Sonate de Walton, œuvre d’une toute autre envergure, au ton ample et presque tragique.

On retrouvait partout les qualités d’Alain Moglia et de son ensemble, vivacité et engagement, même si il n’est pas impossible de rêver d’un effectif plus fourni. En effet, le résultat manquait parfois d’ampleur sonore, ce qui avait tendance à amenuiser l’aspect profondément lyrique de cette musique, particulièrement dans Walton.

Mais, peu importe ces réserves, pour ces deux œuvres le concert valait véritablement le détour, et l’on ne remerciera jamais assez Alain Moglia de nous partager son goût pour les escapades loin des sentiers battus.



Laurent Marty

 

 

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