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Un spectacle enlevé

Lausanne
Opéra
01/16/2015 -  et 29, 31 décembre 2014, 2, 4, 9, 11 (Fribourg), 18 (Lausanne) janvier 2015
Wolfgang Amadeus Mozart : Die Entführung aus dem Serail, K. 384
Maria Rey-Joly (Konstanze), Joshua Stewart (Belmonte), Amelia Scicolone (Blonde), David Sitka (Pedrillo), David Steffens (Osmin), Tom Ryser (Pacha Sélim)
Chœur de l’Opéra de Fribourg, Pierre-Fabien Roubaty (chef de chant), Orchestre de chambre fribourgeois, Laurent Gendre (direction musicale)
Tom Ryser (mise en scène), Christian Vetsch (assistant à la mise en scène), David Belugou (décors), Jean-Michel Angays, Stéphane Laverne (costumes), François Gendre (lumières), Eric Gill (vidéo)


(© Alain Wicht)


L’Enlèvement au Sérail marque la troisième collaboration entre l’Opéra de Fribourg et l’Opéra de Lausanne, le spectacle étant par ailleurs coproduit par le Théâtre du Capitole de Toulouse et le Grand Théâtre de Tours. Petite cité universitaire située à une soixantaine de kilomètres de Lausanne, Fribourg affiche depuis quelque temps déjà des ambitions lyriques, qui se concrétisent saison après saison par un spectacle à chaque fois meilleur. Ces ambitions sont portées par Laurent Gendre, fondateur de l’Orchestre de chambre fribourgeois, l’ensemble qui occupe la fosse. Le chef est pour beaucoup dans la réussite de la soirée, livrant une lecture pétillante et enlevée de la partition de Mozart, et accompagnant les chanteurs avec attention et bienveillance.


Il faut dire que la distribution vocale est de belle tenue. La révélation de la soirée est sans conteste la Blonde d’Amelia Scicolone, à la voix souple et limpide, aux aigus lumineux et à la très forte présence scénique, campant une jeune fille décidée et espiègle à souhait. On admire aussi le Belmonte noble et expressif de Joshua Stewart, qui se joue sans peine des difficultés de la partition, le Pedrillo facétieux de David Sitka et l’Osmin de David Stefffens au timbre grave et racé. Le seul bémol vient de la Konstanze de Maria Rey-Joly, à l’allemand incompréhensible et au timbre dur et métallique, sans beaucoup de nuances, malgré une prestance séduisante.


La mise en scène de Tom Ryser est une légère déception. Peut-être attendait-on trop de l’homme de théâtre helvétique, précédé d’une flatteuse réputation. Malgré une direction d’acteurs bien ciselée, le spectacle se révèle plutôt statique et sans réelle surprise, enveloppé dans d’immenses tentures bariolées figurant le sérail. Les gardiens portent turban et kalachnikov, ce qui renvoie bien sûr à une triste actualité. Le metteur en scène incarne avec brio le Pacha Selim, qui est ici un homme seul et rongé par le doute, blessé dans ses sentiments. Son geste de pardon, plutôt que de vengeance, est magnifié par ces circonstances. Malgré ses quelques faiblesses et ses maladresses, le spectacle a enchanté le public lausannois. La saison prochaine, pour son trentième anniversaire, l’Opéra de Fribourg présentera une création. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour le 31 décembre 2015.



Claudio Poloni

 

 

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