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Strauss à l’orchestre de saison

Tours
Grand Théâtre
12/27/2014 -  et 28, 30*, 31 décembre 2014
Johann Strauss fils : Die Fledermaus
Mireille Delunsch (Rosalinde), Vannina Santoni (Adele), Aude Extremo (Prince Orlofsky), Béatrice Dupuy (Ida), Didier Henry (Gabriel von Eisenstein), Michal Partyka (Dr. Falke), Frédéric Goncalves (Franck), Jacques Duparc (Frosch), Eric Huchet (Alfred), Jacques Lemaire (Dr. Blind), Sabine Le Roc, Melim Pinto (danseurs), Julien Aubert, Richard Pinto (deux domestiques)
Chœurs de l’Opéra de Tours, Emmanuel Trenque (direction des chœurs), Orchestre symphonique Région Centre-Tours, Jean-Yves Ossonce (direction musicale)
Jacques Duparc (mise en scène), Christophe Vallaux, Art Musical (décors, costumes et accessoires), Marc Delamézière (lumières)


(© François Berthon)


Saison après saison, Tours demeure fidèle à l’ouvrage léger de fin d’année, et à Jacques Duparc. Si La Chauve-Souris rompt avec la série d’opérettes françaises des années précédentes (Dédé en 2011, Passionnément en 2013), ce n’est qu’apparence: le chef-d’œuvre de Strauss passe de la Vienne de l’empereur Franz Josef II au Pontoise de l’entre-deux-guerres, accent compris. Le parti de préserver l’allemand original pour les parties chantées et d’adapter en français les dialogues afin de garantir l’intelligibilité des situations – parfumées çà et là au goût du jour comme il se doit, à l’instar de l’impayable numéro du metteur en scène en Frosch le gardien de prison – trouve son équilibre au fil de la soirée. La scénographie d’Art Musical suggère efficacement les lieux, et profite des mouvements enlevés des deux danseurs avec force lancers de jambe – Sabine Le Roc et Melim Pinto.


Les solistes jouent sans réserve le jeu de cette viennoiserie assaisonnée aux épices françaises. Rosalinde s’embourgeoise à-propos dans l’irrésistible instinct théâtral de Mireille Delunsch, tandis que l’époux, Gabriel von Eisenstein, affirme une solide présence avec Didier Henry, et que l’Alfred d’Eric Huchet s’entête dans des postures consacrées du ténor, ainsi que l’exige le rôle. Vannina Santoni jubile en Adele soubrette pétillante, à laquelle répond la non moins piquante Ida de Béatrice Dupuy. Aude Extremo circonscrit le Prince Orlofsky dans une homogénéité aux velléités slaves sinon russes. C’est également à un ancien pensionnaire de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, Michal Partyka, qu’est confié le machiavélique Dr. Falke, plus versé dans l’exotisme de la vengeance que les ressacs sombres de la rancune. Mentionnons également le Franck de Frédéric Goncalves et le sympathique Dr. Blind de Jacques Lemaire, ainsi que les chœurs, préparés, comme toujours, avec un plaisir communicatif par Emmanuel Trenque.


Mais, sans vouloir se répéter d’un compte rendu à l’autre, l’on ne se lasse pas du travail de Jean-Yves Ossonce à la tête de son Orchestre symphonique Région Centre-Tours, qui témoigne d’un authentique amour du génie orchestral. Dès l’Ouverture, aux rythmes délicieusement ciselés, ce Strauss-là a assimilé d’évidence les leçons des grands maîtres du passé: passant sur une illusoire exhaustivité, citons simplement l’élégance du frémissement des cordes ou encore le lyrisme du chant de l’excellent hautbois. Carlos Kleiber, parmi d’autres, n’est pas renié, et Vienne non plus, dont chaque mesure semble naturellement imprégnée. A l’évidence, le chef français sait s’entourer de remarquables pupitres, tirant le meilleur d’une formation jugée bien trop modestement par les prestiges nationaux et internationaux, qui sans doute ne prennent pas toujours le temps de l’artisanat, fondations d’une durable excellence artistique.



Gilles Charlassier

 

 

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