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Fêtes au parfum d’hispanité

Toulouse
Théâtre du Capitole
12/21/2014 -  et 23*, 25, 26, 28, 30, 31 décembre 2014
Amadeo Vives : Dona Francisquita
Elisandra Melián (Dona Francisquita), Clara Mouriz (Aurora, la Beltrana), Joel Prieto/Miguel Angel Lobato (Fernando Soler), Jesús Alvarez (Cardona), Pilar Vásquez (Dona Francisca), Leonardo Estévez (Don Matías), César San Martín (Lorenzo Pérez), Marga Cloquell (Irene), Pablo García-López (El lanador, El sereno), Catherine Alcoverro (La buhonera), Thierry Vincent (El aguador), Christine Sinibaldi (Dona Liberata), Isabelle Russo (Dona Basilisa), Bruno Vincent (Juan Andrès), Jean-Luc Antoine (Un torero), Daniela Guerini Rocco (Una maja), Carlos Rodriguez (Un miliciano), Marie Virot (La mamá), Bruno Vincent (Un jornalero), Marion Carroué (Su mujer), Mireille Bertrand (La aguadora), Claude Minich, Dongjin Ahn, Emmanuel Parrage (Dependientes), Bénédicte Clermont-Pezous (La naranjera), Charles Ferré, Alfredo Poesina, Carlos Perez-Mansilla (Cofrades), Alice Ferchaud, Sarah Legassy (Ninas), Matthieu Fuchs/Mattéo Galindez (Chico), Primitivo Daza (danseur soliste)
Chœur du Capitole, Alfonso Caiani (chef de chœur), Orchestre national du Capitole, Josep Caballé Domenech (direction musicale)
Emilio Sagi (mise en scène), Curro Carreres (collaboration à la mise en scène), Goyo Montero (chorégraphie), Ezio Frigerio (décors), Franca Squarciapino (costumes), Eduardo Bravo (lumières)


E. Melián (© Patrice Nin)


Si les fêtes de fin d’année constituent une tribune privilégiée pour le répertoire léger, le Théâtre du Capitole de Toulouse en profit pour affirmer sa proximité avec l’hispanité, en mettant à l’affiche un genre singulièrement négligé au nord des Pyrénées, la zarzuela, et rien que pour cette salutaire initiative, la maison midi-pyrénéenne mérite un coup de projecteur. Au demeurant, avec la comédie d’Amadeo Vives, Dona Francisquita, riche en intrigues amoureuses et faux-semblants, rebondissements et exotismes, le choix s’avère des plus opportuns. Inspiré par une pièce de Lope de Vega, l’ouvrage joue le croisement des intérêts et des générations, au cœur d’un Madrid idyllique qu’Emilio Sagi, dans sa production toulousaine de 2007 ici reprise, a traduit dans l’éblouissante lumière de cour intérieur couleur chaux dessinée par Ezio Frigerio. L’éclat dépasse certainement de loin la réalité, quand bien même le soleil hivernal mourant sur un panorama de la capitale espagnole où l’on peut, de l’autre côté de la rivière, reconnaître les formes du Palacio Real, tente un compromis au-delà de la carte postale. On se laisse cependant porter par le folklore des costumes de Franca Squarciapino et celui de la chorégraphie de Goya Montero, où se distingue la mâle vitalité de Primitivo Daza. Sans doute pourra-t-on objecter aux dialogues bavards et pourtant pleins de saveur des surtitres un peu trop lapidaires pour un débit parlé indubitablement idiomatique.


C’est au demeurant l’identité incontestable de la distribution vocale – du moins les rôles solistes – provenant intégralement de contrées hispaniques – jusqu’à rendre songeur quant à un traitement bien plus inéquitable de l’opéra français sur nos scènes hexagonales. Dans le rôle-titre, Elisandra Melián rayonne de son babil aérien et fruité par la grâce duquel elle illumine la tendre et juvénile espièglerie de son personnage. Sa rivale, la Beltrana, résonne avec le musc du mezzo de Clara Mouriz, correspondant tout à fait aux attendus de cette actrice diva à l’éventail. Le sourire et les atermoiements tendrement ridicules de la jeunesse se glissent avec naturel dans le ténor agile et empreint de sentimentalité de Joel Prieto, seul interprète du cast à avoir déjà foulé les planches du Capitole, face auquel le Cardona plus robuste de Jesús Alvarez se révèle d’une indéniable complémentarité. La génération précédente est servie avec autant de pertinence: Pilar Vásquez régale avec les coquetteries d’une Dona Francisca qui en a pourtant passé l’âge, quand Leonardo Estévez affirme un Don Matías paternel aux comiques accès primesautiers. Signalons encore le Lorenzo Pérez machiste de César San Martín, l’Irene de Marga Cloquell ou encore les interventions de Pablo García-López – El lanador et El sereno. L’ensemble des membres du chœur, préparé par Alfonso Caiani, joue parfaitement le jeu de cette espagnolade et Josep Caballé Domenech insuffle à l’Orchestre national du Capitole de réjouissantes saveurs méridionales. Les fêtes n’en manqueront point à Toulouse.



Gilles Charlassier

 

 

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