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A la découverte de Christophe Colomb

Gent
De Bijloke
12/11/2014 -  et 13 décembre 2014 (Versailles)
Félicien David: Christophe Colomb
Jean-Marie Winling (récitant), Josef Wagner (Christophe Colomb), Chantal Santon (Elvire, Le Mousse, La Mère indienne), Julien Behr (Fernand)
Vlaams Radio Koor, Les Siècles, François-Xavier Roth (direction)





Dans le cadre du festival «Paradise Lost», qui se tient jusqu’au 13 décembre au Bijloke, l’orchestre Les Siècles reprend Christophe Colomb (1847) de Félicien David qu’il a exécuté à La Côte-Saint-André le 22 août dernier dans une distribution partiellement différente: Josef Wagner retrouve le rôle-titre, Julien Behr celui de Fernand mais Chantal Santon remplace Karen Vourc’h tandis que Jean-Marie Winling se charge de la partie du récitant à la place de Denis Podalydès.


Ce concert produit par le Palazzetto Bru Zane a attiré relativement peu de spectateurs, à peine plus nombreux, à première vue, que les forces réunies pour cette ode-symphonie postérieure de trois ans au Désert. Le logo, désormais bien connu, du centre vénitien ne figure pas sur le dépliant du festival, dont il se faut se contenter en lieu et place d’un programme en bonne et due forme – dommage de ne pas disposer de plus d’informations sur les artistes et, surtout, sur cet ouvrage d’une grande rareté. La musique, qui dure approximativement une heure et demie, revêt par moments l’indispensable touche d’exotisme propre à son auteur et possède un ton bien de son temps qui participe à son charme. Véhiculant l’idéal saint-simonien, doctrine à laquelle le compositeur a adhéré, cette œuvre en quatre parties et d’une qualité d’inspiration non négligeable, nonobstant quelques passages banals, réserve des passages saisissants, la tempête par exemple, mais aussi poétiques.


Contrairement à l’orchestre, fort présent, et au chœur, très sollicité, les interventions des solistes intéressent peu, à l’exception notable du dernier air de Christophe Colomb que Joseph Wagner interprète avec beaucoup d’étoffe. Bien qu’elle ne démérite pas, la soprano, malgré une voix plutôt agréable, séduit moins que le ténor, qui concilie puissance de la projection et élégance de la ligne. Le récitant n’a pas l’allure fière et le verbe haut que l’on attend de lui mais il se montre concerné par son sujet.


L’œuvre flatte donc moins les solistes que le chœur. S’illustrant avec brio dans le répertoire français depuis plusieurs années, celui de la Radio flamande, les femmes placées d’un côté de la scène, les hommes de l’autre, affiche davantage d’exaltation, de même que l’orchestre, qui confère à cette œuvre d’envergure une dimension épique. Respectueux des équilibres et soucieux de rendre cette musique à la fois vivante et évocatrice, François-Xavier Roth obtient de la formation qu’il a créée en 2003 un niveau de jeu remarquable, enflammé mais aussi nuancé lorsque cela s’avère nécessaire, malgré quelques approximations, probablement imputables à la nature des instruments employés. Un enregistrement à paraître prochainement permettra d’écouter à tête reposée cette composition de facture soignée et, peut-être, de réévaluer encore plus favorablement la place que Félicien David occupe dans le paysage musical français du XIXe siècle.


Le site des Siècles
Le site du Bijloke



Sébastien Foucart

 

 

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