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Le conte y est presque

Lille
Opéra
12/03/2014 -  et 5, 7, 8, 9, 12 novembre (Lausanne), 4, 6*, 7 décembre (Lille) 2014, 6, 7, 8, 9, 10 janvier (Genève), 9, 10,11, 12 février (Paris), 17, 18, 21 octobre (Liège) 2015
Michaël Levinas: Le Petit Prince
Jeanne Crousaud (Le Petit Prince), Vincent Lièvre-Picard (L’Aviateur), Catherine Trottmann (La Rose), Rodrigo Ferreira (Le Renard, Le Serpent), Virgile Ancely (Le Roi, L’Ivrogne, L’Allumeur de réverbères, L’Aiguilleur), Benoît Capt (Le Vaniteux, Le Financier, Le Géographe), Céline Soudain (La Rose multiple), Patrick Lapp (narrateur)
Orchestre de Picardie, Arie van Beek (direction)
Lilo Baur (mise en scène), Julian Crouch (décors, costumes), Fabrice Kebour (lumières), Augustin Muller (informatique musicale), Arthur Touchais, Grégory Casares/tolmao.ch (vidéo)


(© Marc Vanappelghem)


Il fallait bien qu’un compositeur d’opéra s’empare un jour du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Michaël Levinas (né en 1949) a rédigé lui-même le livret en respectant la trame et le contenu philosophique de cette fable initiatique mais en recourant au présent plutôt qu’à l’imparfait et en concevant le pilote comme un rôle à part entière. La scénographie évoque d’ailleurs les illustrations à l’aquarelle de l’auteur, le prince portant des vêtements verts et une écharpe jaune. Les décors et la vidéo présentent un aspect graphique qui confère à ce spectacle destiné à un large public l’aspect d’un conte, la mise en scène de Lilo Baur comportant bel et bien de la fantaisie, de l’humour et de l’onirisme. Les personnages, certains loufoques, comme l’Ivrogne, le Géographe et le Serpent, forment une pittoresque galerie de portraits. Le ciel étoilé et les astres conçus par Julian Crouch, les lumières épatantes de Fabrice Kebour et la vidéo d’Arthur Touchais et Grégory Casares participent à la réussite de cette ravissante scénographie dont les Lausannois ont eu la primeur le mois dernier.


Dans l’entretien reproduit dans le programme, le compositeur explique avoir «exigé que le texte soit prononcé avec une accentuation proche de la rhétorique des années 1930-1940». Les personnages s’expriment dès lors dans un chanté-parlé exaspérant à la longue. La musique, qui recourt, notamment, à des claviers numériques et à l’informatique, dans une moindre mesure cependant que dans La Métamorphose il y a trois ans, se caractérise par des effets de distorsion et de résonance qui peuvent gêner, même si l’intention consiste à illustrer le propos, ce que le compositeur réussit plus ou moins bien. Il n’est donc pas certain que les nombreux enfants présents dans la salle accèdent aisément à un langage aussi moderne et recherché, même si Levinas consent parfois, dans cette musique en fin de compte sombre, aride et monotone, à la consonance et au lyrisme.


A l’exception des rôles du Roi, de l’Ivrogne, de l’Allumeur de réverbères et de l’Aiguilleur, confiés à Virgile Ancely, la distribution à Lille demeure identique à celle des représentations à Lausanne. Arie van Beek, qui a assuré la création de l’ouvrage, retrouve cette fois l’Orchestre de Picardie dont il occupe la fonction de directeur musical depuis presque quatre ans : précise et bien sonnante, l’exécution satisfait à tous points de vue, de même que la prestation des chanteurs, pour la plupart rompus à l’exécution de la musique contemporaine, qui endossent leur rôle sans se prendre au sérieux mais sans infantilisme non plus. La soprano colorature Jeanne Crousaud incarne un prince crédible, frondeur et faussement naïf. Le spectacle figurera prochainement à l’affiche du Grand Théâtre de Genève, de l’Opéra royal de Wallonie et du Théâtre du Châtelet, les autres producteurs de ce projet qui n’était pas gagné d’avance.


Le site de Michaël Levinas



Sébastien Foucart

 

 

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