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Féerie de Noël

Paris
Opéra Bastille
11/26/2014 -  et 29 novembre, 1er*, 3, 5, 7, 8, 12, 12, 16, 17, 19, 20, 22, 24, 25, 27, 29, 31 décembre 2014
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Casse-Noisette, opus 71
Mélanie Hurel*/Dorothée Gilbert/Léonore Baulac/Ludmila Pagliero (Clara), Hugo Marchand*/Mathieu Ganio/Germain Louvet/Vincent Chaillet (Drosselmeyer, Le Prince), Stéphanie Romberg/Eve Grinsztajn*/Fanny Gorse/Letizia Galloni/Christelle Granier (Danse arabe – soliste femme), Yann Chailloux/Julien Meyzindi*/Mickaël Lafon/Cyril Chokroun/Florimont Lorieux (Danse arabe – soliste homme), Cyril Mitilian/Adrien Couvez*/Simon Valastro/Daniel Stokes*/Pablo Legasa*/Yvon Demol/Mickaël Lafon/Mathieu Contat/Alexandre Gasse/Antonio Conforti/Antoine Kirscher/Maxime Thomas (Danseurs chinois – trio), Lydie Vareilhes*/Aubane Philbert/Caroline Robert*/Charlotte Ranson/Séverine Westermann/Marion Barbeau/Letizia Galloni/Alice Catonnet/Jennifer Visocchi (la Pastorale – femmes), Florimont Lorieux/Cyril Mitilian*/Daniel Stokes/Hugo Marchand/Germain Louvet (la Pastorale – homme), Ballet de l’Opéra national de Paris, Elèves de l’Ecole de danse de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Orchestre de l’Opéra national de Paris, Kevin Rhodes (direction musicale)
Rudolf Noureev (chorégraphie et mise en scène, d’après Marius Petipa et Lev Ivanov), Nicholas Georgiadis (décors et costumes)


M. Hurel, H. Marchand (© Sébastien Mathé/Opéra national de Paris)


Les fêtes de fin d’année ont leurs rituels incontournables, et celui du grand ballet classique à Bastille est de ceux-là, idéal sans doute pour faire rêver des centaines, sinon des milliers d’enfants, à l’instar des progénitures défavorisées qui, l’espace d’une matinée sponsorisée par l’AROP, accèdent à la magie de l’opéra. Le Casse-Noisette de Rudolf Noureev – qui signe la mise en scène en plus de la chorégraphie, inspirée par Petipa et Ivanov – dans les murs de la maison depuis bientôt trente ans, resitue le conte d’Hoffmann dans une demeure bourgeoise du début du vingtième siècle. Dickens se tient aux portes. Les décors de Nicholas Georgiadis donnent toute leur mesure somptuaire dans le vaste bal, et le fantastique investit généreusement le songe de Clara, à l’exemple fameux des rats – l’éponyme ne fait pas défaut – et de leur gigantesque roi.


Mais l’ouvrage de Tchaïkovski et consorts présente aussi l’avantage de mettre en avant de jeunes solistes de la compagnie, et le double rôle de Drosselmeyer et du Prince en témoigne de manière éloquente. Certes, ses portés ne possèdent pas encore une fluidité et une maturité parfaitement assurées; Hugo Marchand, encore coryphée, n’en dégage pas moins une certaine allure, sensible dans la métamorphose du rêve de Clara, alors qu’il sait jouer de la furtivité pantomime en Drosselmeyer, au visage partiellement dissimulé par un cache-œil pirate. Si, au contraire, Mélanie Hurel a maintes fois fait ses preuves, sa Clara, frêle plus encore que fraîche, se révèle parfois fragile, même si son élan s’épanouit au fil du second acte.


Au demeurant, c’est celui-ci qui concentre les numéros de virtuosité attendus, tandis que le premier se concentre sur les scènes de caractère, à l’image des entrechats délicieusement gâteux du grand-père – Alexis Saramite tout de sérieux de façade. Le morceau de bravoure reste naturellement la «Danse arabe», où Eve Grinsztajn, grâce oblongue et incontestable étoile de la soirée à la longueur de geste évidente, presqu’ostensible, surclasse sans peine un Julien Meyzindi un peu en retrait. Aubane Philbert et Simon Valastro offrent une espagnolade de bonne facture, et Juliette Gernez forme avec Laurent Novis un appréciable duo russe. Le trio chinois – Daniel Stokes, Adrien Couvez et Panlo Legasa – ne manque pas toujours de perfectibilité. Caroline Robert, Lydie Vareilhes et Cyril Mitilian font agréable impression dans une «Pastorale» à l’éclat honnête. Et n’oublions pas la brillante et incontournable «Valse des fleurs» pour mettre en évidence le corps de ballet.


Signe d’importance sans doute, c’est à l’Orchestre de l’Opéra national de Paris qu’a été confiée la partie musicale, sous la direction sans grand défaut de Kevin Rhodes. Le prestige, sinon l’excellence, est sauf.



Gilles Charlassier

 

 

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